Abstract FR:

Accordant avec Kant que "l'homme ne peut devenir homme que par l'éducation",nous nous sommes interrogés sur les conditions de possibilité requises par tout projet éducatif. Quelle est la nature d'un être docile ? Quel usage fait-il de sa liberté s'il se plie,même pour son bien,à la liberté de l'éducateur ? Parce que l'homme semble adaptable à tout,l'éducateur croit tout d'abord l'émanciper en niant qu'il ait une nature. Conçue sociologiquement,la pédagogie n'a pas d'autre fin que d'adapter l'homme au meilleur régime,la démocratie. Telles sont les seules perspectives de Protagoras et d'Helvétius. Or,ce refus de la nature n'est-il pas une révocation de la liberté puisqu'il conditionne l'homme à son milieu et à sa situation ? N'est-ce pas plutôt le principe de nature qui garantit la liberté de l'homme ? Comment éduquer l'homme à l'idéal civique sans l'aliéner aux fausses vertus sociales ? Tel est le souci de Rousseau. Mais l'homme peut-il jamais s'accomplir parfaitement ? L'homme n'est-il pas alors cet être contradictoire dont la nature est contrainte de se hausser au dessus d'elle-même pour accéder à sa vérité ? Telle est la leçon du platonisme. L'homme n'est-il pas plutôt l'être du possible et l'éducateur ne doit-il pas veiller à n'empêcher aucun de ces possibles ? Telle est la leçon de la pédagogie kantienne et notre conclusion.