Husserl et la crise des sciences : crise des sciences, crise de la philosophie
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
Dans son dernier ouvrage intitulé la crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale, Husserl parle d'une crise des sciences qui plonge ses racines dans une crise de la philosophie. Ce travail s'efforce de montrer les manifestations, la signification et l'origine de cette crise, d'abord dans les sciences ensuite en philosophie, avant de s'interroger enfin sur la possibilité d'un dépassement de pareille crise. La première partie caractérise la crise des sciences comme une double perte d'une part, perte du sens vrai des idéalités géométriques qui prétendent donner l'être en soi véritable des objets et du monde, à cause de la passivité de l'homme devant le sens sédimenté ; d'autre part, perte de l'importance des sciences pour la vie du fait que ces dernières orientent leur intérêt exclusivement sur la possession de l'objet, et évacuent la dimension subjective relative de toute expérience d'objet et du monde. Quant à la crise de la philosophie à l'époque moderne, elle consiste en une perte de la foi en la raison. Les divers courants philosophiques ne répondent pas de façon adéquate aux argumentations sceptiques : en leur sein subsistent des doutes touchant soit la validité ultime de toute connaissance, soit la méthode appropriée à en rendre compte soit même la capacité de la raison à atteindre la connaissance authentique de la réalité. Selon Husserl, la seule méthode capable de fonder de manière valide et ultime toute science possible, c'est la réduction phénoménologique. La troisième partie s'efforce de montrer que si, pour Husserl, les sciences et la philosophie trouvent leur fondation originaire dans la subjectivité transcendantale les recherches de l'origine et du fondement premier de toute philosophie restent marquées par une relativité pénible, mais inévitable. La philosophie, qui ne cesse jamais de cheminer vers une rationalité plus haute, finit par découvrir que la pleine et vraie rationalité est une idée qui git à l'infini.