Impacts et échos de la sonosphère de Marcel Duchamp
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Abstract EN:
On the forefront of modernity, Marcel Duchamp leaves us a work for which analysts are quite creative to name it (“avant-gardist”, “new”, “out of time”, “innovator”). Paradoxically, it is only known as Readymade. Yet, Duchamp's early interest for music and related matters has been widely ignored by a vast majority of the public and the University microcosm so far. His exploration of the sound sphere offers several musical compositions. Most of them were written in 1913 : Musical Erratum, for three voices, The Bride Stripped Bare By Her Bachelors Even/Erratum Musical, for keyboard, and the Musical Sculpture “that lasts”. They are followed by some “sonorous” Readymades (With Hidden Noise, 1916). In order to understand Marcel Duchamp's sonosphere and its implications on the work of other artists (exceeding Plastic-Arts by far), four methods are proposed : “permissive”, “performative”, “perceptual” and “perditive”. The new composer's own influences, his “horizon of waiting”, can be distinguished within these categories. From the first European and American experiments to Electronical Music, from Sound Poetry to Multimedia, from the Indeterminacy to Improvisation, from Audio Installation to Ambient Music, from Minimalism to Mass Musical Maximalism, this essay explores boundaries, now neutralized, between the “Musique Savante” and the “Oral” tradition. It also clarifies the historical, philosophical, political, sociological and artistic contexts through which concerns the acoustic or acousmatic conceptions of Marcel Duchamp, one century full member of musical instabilities.
Abstract FR:
Personnage tutélaire de la modernité, Marcel Duchamp nous laisse une œuvre à partir de laquelle les exégètes rivalisent d'inventions pour tenter de la nommer (" avant-gardiste ", " nouvelle ", " hors du temps ", " innovatrice "). Paradoxalement, elle n'est connue que sous le nom de Ready-made. L'intérêt que l'iconoclaste a très vite manifesté à l'égard de la musique reste encore ignoré d'une large majorité du public et de la sphère universitaire. Duchamp offre plusieurs compositions musicales, écrites pour la plupart en 1913 : Erratum Musical pour trois voix, La Mariée mise à nu par ses célibataires même/Erratum Musical, pour clavier et une Sculpture Musicale " qui dure ". Elles sont suivies par des ready-mades " sonores " (À bruit secret, 1916). Pour comprendre la sonosphère de Marcel Duchamp et ses répercussions sur toute une production d'artistes (dépassant de loin les seuls arts plastiques), quatre approches sont présentées : permissive, performative, perceptive et perditive. Sous ces catégories se dessinent en même temps les propres influences du nouveau compositeur, son " horizon d'attente ". Des premières expériences européennes et américaines à la musique électronique, de la poésie sonore au multimédia, de l'indétermination à l'improvisation, de l'installation sonore à la musique d'ambiance, du minimalisme au maximalisme musical de masse, cette thèse permet d'explorer les frontières, désormais neutralisées, entre la tradition musicale " savante " et la transmission " orale ". Elle met également en lumière les contextes historique, philosophique, sociologique et artistique qui ont vu naître les conceptions acoustiques de Marcel Duchamp, membre à part entière d'un siècle de turbulences musicales et sonores.