Abstract FR:

Si l'on veut comprendre les caractéristiques de ce qu'on appelle « art contemporain », une analyse des gestes ordinaires et des usages « normaux» du corps s'avère nécessaire. Le corps ordinaire joue en effet un rôle primordial dans le monde de l'art actuel. Ouvert désormais aux règles démocratiques de la vie courante, l'art sollicite la participation du spectateur, se détourne de l'activité productive de l'artiste, choisit des formes d'intervention anonymes et recourt souvent à des techniques hybrides, cela au risque même de ne plus être reconnu en tant qu'art. Face à ce risque, quel statut peut-on donner au lien fondamental entre l'art et la vie? Et dans quelle mesure les gestes du corps peuvent-ils jouer un rôle fondamental à l'intérieur de ce rapport ? Deux voies semblent possibles, l’une assez connue et l’autre moins explorée. La première considère le rapport entre l’art et la vie en prenant la vie comme source d’inspiration pour la création artistique ; la seconde le pense en considérant cette même vie comme une expérience pleinement esthétique. C'est cette deuxième voie que le présent travail propose de parcourir. En suivant certaines pistes théoriques Deux voies semblent possibles, l'une assez connue et l'autre moins explorée. La première considère le rapport entre l'art et la vie en prenant la vie comme source d'inspiration pour la création artistique; la seconde le pense en considérant cette même vie comme une expérience pleinement ouvertes par les artistes eux-mêmes, l'esthétique des gestes ordinaires vise à redéfinir la notion d'expérience esthétique en la fondant sur ce même rapport qui relie l'art à la vie. Plus généralement, la visée philosophique de cette recherche est de révéler les résonances primordiales entre une approche phénoménologique du corps et une nouvelle philosophie de l'ordinaire.