thesis

La pertinence opératoire des droits de l'homme : de l'affirmation universaliste à l'universalité récusée

Defense date:

Jan. 1, 2009

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Institution:

Lyon 3

Disciplines:

Abstract EN:

Human rights are sometimes considered as being some indisputable obvious or revealed truths. Thus, some said that human rights could simply be "declared” as obvious truths, being anterior to any social experience which makes them sacred, imprescriptible and inalienable. But, going back in time and exploring different philosophies which contributed to their progressive emergence and also to their universal goal, one can rapidly see that the human rights are founded on extremely diverse anthropological and philosophical presuppositions that are above all historical productions linked to specific socio-cultural, intellectual and metaphysical contexts. Thus, the passage from the pure philosophical reflexion to the legal norm opposable both to the individual and to the society (the State) gives human rights multiple functions that are all related to the fundamental question of living together, and even being together inside societies and to a planetary scale. More than cultural specificities, ideological antagonisms and the numerous contradictions inherent to the discourses which found them, what is the operational pertinence of the human rights, especially as concerns their claims to universality? Considered today as a true ethical and universal chart and as a whole made of values that regulate the international community, what are (or should be) the possibilities of a real authority and effectiveness for the human rights on a global scale and which are required by the legal instruments that concern them? That is the object of this analysis which tries to go beyond the conceptual bases and the theoretical legitimacy of the human rights in order to penetrate the field of their concrete application as well as their teleological goal.

Abstract FR:

Les droits de l'homme passent parfois pour des évidences premières ou des vérités révélées qui seraient indiscutables. Ainsi, a-t-on prétendu que les droits de l'homme pouvaient être simplement « déclarés » comme des vérités évidentes par elles-mêmes, antérieures à toute expérience sociale, et donc sacrées, imprescriptibles et inaliénables. Or, en remontant la généalogie et les différents courants de pensée qui ont contribué à leur émergence progressive ainsi qu'à leur dessein universel, on s'aperçoit bien vite que les droits de l'homme sont essentiellement fondés sur des présupposés anthropologico-philosophiques extrêmement divers qui sont avant tout des productions historiques liées à des contextes socioculturels, intellectuels et métaphysiques particuliers. Aussi, le passage de la réflexion proprement philosophique à la norme juridique opposable tant à l'individu qu'à la société (l'Etat) confère-t-il aux droits de l'homme des fonctions multiples qui se rapportent toutes à la question fondamentale du vivre-ensemble, voire de l'être-ensemble des sociétés et à l'échelle du monde. Au-delà des spécificités culturelles, des antagonismes idéologiques et des multiples contradictions inhérentes aux discours mêmes qui les fondent, quelle est la pertinence opératoire des droits de l'homme, notamment dans leurs prétentions à l'universalité ? Considérés aujourd'hui comme une véritable charte éthique universelle et comme un ensemble des valeurs régulatrices de la communauté internationale, quelles sont (ou doivent être) les possibilités d'une autorité réelle des droits de l'homme et de leur effectivité à l'échelle mondiale que requièrent les différents instruments juridiques internationaux y afférents ? Telles sont les questions auxquelles cette étude essaie d'apporter des éléments de réponse, en allant au-delà des fondements conceptuels et de la légitimité théorique des droits de l'homme pour investir le champ de leur application concrète ainsi que leur visée téléologique.