Viae Negationis : la question de la négation dans le néoplatonisme latin : Jean Scots Erigene, Alain de Lille et Nicolas de Cues
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
On the basis that the Latin medieval neoplatonism constitutes one essential moment of the history of the concept of negation, this research raises the hypothesis of a progressive metamorphosis of a progressive metamorphosis of the negation that produces a real transgression of the aristotelician position on the matter. This upheaval seems to be an originality of the Latin neoplatonism, since it is not yet fully accomplished neither in the plotinian mystic, nor in the corpus dionysiacum. This last constitutes however the main source of the medieval Latin neoplatonism. This enterprise is going beyond of an approach of the negation understood like removal, erasure and suppression of the limit is inaugurated in the Latin medieval occident by John Scot Eriugena's thought, whose interpretation of corpus dionysiacum moves away at the same time from the aristotelician and Dionysian positions on the matter. This movement reaches its full achievement only in the thought of Nicholas of Cusa, owing to a direct confrontation with Aristotle's metaphysical thesis, like those o the principle of the contradiction and the distinction between actuality and potentiality, but also owing to a Nicholas of Cusa's interpretation of the proclian conception of apophasis. This transgression of the aristotelician position about negation is demonstrated through the analysis of the epistemological, ontological and theological problems subjacent the polysemia of the concept of negation which takes as paradigm the plurality of the concept of not being. The analysis makes clear the two principal slopes of the Latin neoplatonician approach of negation, i. E. Its polysemia and its fertility : negation has several senses and does not always leave us in the indetermination on the espistemological as well as ontological level.
Abstract FR:
Partant du constat que le néoplatonisme médiéval latin constitue un moment essentiel de l'histoire du concept de négation, cette recherche soulève l'hypothèse dd'une métamorphose progressive de la négation qui aboutit à un réel renversement de la position aristotélicienne en la matière. Ce bouleversement semble être une originalité du néoplatonisme latin, puisqu'il n'est encore pleinement accompli ni dans la mystique plotienne, ni dans le corpus dionysiacum. Ce dernier constitue pourtant la principale source du néoplatonisme latin médiéval. Cette entreprise de dépassement d'une approche de la négation comme dépouillement et effacement de la limite est inaugurée dans l'Occident médiéval latin par la pensée de Jean Scot, dont l'interprétation de Denys l'Aéropagite l'éloigne à la fois des conceptions aristotélicienne et dionysienne de la négation, et n'atteint son plein achèvement que dans la pensée de Nicolas de Cues, grâce à une confrontation directe avec les thèses métaphysiques d'Aristote, comme celles du principe de la non-contradiction et de la distinction entre acte et puissance, mais aussi grâce à l'interprétation cusaine de l'apophasis proclienne. Ce renversment est démontré à travers l'analyse des problématiques épistémologiques, ontologiques et théologiques sous-jacentes à la polysémie de la négation en prenant comme paradigme la pluralité du concept de néant. L'analyse met en lumière les deux versants principaux de l'approche néoplatonicienne latine de la négation, sa polysémie et sa fertilité : l'acte de nier se dit en plusieurs sens et ne nous laisse pas toujours dans l'indétermination, aussi bien sur le plan épistémologique qu'ontologique.