Le souffle dans la pratique soignante
Institution:
Université de Marne-la-ValléeDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
De l’Esprit Saint, du pneuma grec, du noûs, de l’âme, éléments fondateurs du souffle occidental, aux souffles primordiaux et au Qi énergie orientale, racine de toute vie en passant par le souffle mouvement de l’air inspiré et expiré de la respiration permettant à notre organisme d’effectuer des échanges gazeux pour nourrir nos cellules et nous maintenir en vie, le souffle n’a pas livré tous ses secrets. Il a pris différentes formes au cours des siècles et autant de sens que d’auteurs et de cultures. Sa notion va du plus matériel au plus métaphysique suivant le temps et l’espace. Il peut être représenté par le feu de la vie ou par l’eau de la renaissance lors du baptême. Il peut être mystérieux, insaisissable comme le mystère de la vie et de la mort. Nous sommes en vie grâce au souffle. Il est notre principe vital. Il opère par l’intermédiaire de notre corps. Il peut être moral, éthique, magique, stratégique ou pratique. La rencontre avec le souffle de l’Esprit-Saint du Dieu chrétien, le souffle bouddhiste du détachement et du juste milieu, le souffle du xue, du ren, du li de Confucius, le souffle du Tao, du wuwei de Laozi et de Zhuangzi, le souffle de l’efficacité de Sun Tzu, le souffle de l’harmonie, équilibre du Yin Yang, souffle de la bonne santé en médecine chinoise, le souffle incontrôlable de la nature qui s’emballe, le souffle vicié par les activités humaines ou non, le souffle qui se bloque, le souffle qui stagne de la maladie ou le souffle de bonne ou de mauvaise augure du Yi King… permet de comprendre comment chaque culture pense l’homme. Pour les soignants dont le premier devoir est de connaître l’homme dans toutes ses instances : biologique, psychologique, sociologique, culturelle et spirituelle, prendre soin du souffle de l’autre homme est un privilège, car aider autrui malade à satisfaire ses besoins, à récupérer son souffle, l’accompagner vers le mieux être ou l’aider à mourir est un défi qui fait grandir. Rien n’est plus pénible pour l’homme que de manquer de souffle. Le bon souffle nous remplit de satisfaction, de joie et d’épanouissement. N’est-ce-pas que saint Paul disait : « toute la floraison de notre vie spirituelle s’épanouit au souffle de l’Esprit-Saint »