Rythme, geste, montage : esquisse pour une technologico-politique par le cinéma
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Our main goal is to propose philosophical concepts that might contribute to arouse a political standpoint that would differ from the one based in State-sovereign representative regimes. We consider that the main cause of the replacement of politics by a managerial-like administration in which very often sovereignty institutions play only the walk-on part, cannot be explained only as the inevitable result of the failure of modernity’s different projects or as the spin-off of a civilization’s crisis within capitalism’s supposed final phase, but rather as the outcome of a technological adrift in which politics is relentlessly linked to image and montage. Cinema is the first in a series of technical-reproduced, industrial-scale moving images that had changed our bond towards time and thus towards archive. This one is not the faculty of memory, but the technical device of the arche. Thus archive defines not only the sense of time but also marks the site in which power, authority and law are signed-in. Our political institutions were built by means of archival inscriptions on a scriptural surface. But our time is the one of a surface where inscription itself has been replaced by a constant modulation of events throughout a widespread montage. So far that it is possible to define XXth century as the one in which politics has become the continuation of montage by other means. Hence, we shall propose a double technologico-political genealogy: that of the contemporary status of our democracies such as the montage-image displays it; and the one who might awake the unlikely ways of a different people’s kratos, such as the one we have found in Bela Tarr’s rhythm and in Ozu’s gestures.
Abstract FR:
Notre objectif est de proposer des concepts philosophiques qui puissent contribuer à susciter une politique distincte de celle de la souveraineté étatique et des régimes représentatifs. Il nous semble que si la politique se trouve désormais remplacée par une gestion managériale où souvent les institutions souveraines ne jouent que le rôle de figurantes, c’est moins dû à un échec des projets de la modernité ou à une crise de civilisation liée à une supposée phase finale du capitalisme, qu’à cause d’une dérive technologique au cours de laquelle toute politique ne cesse de renvoyer à l’image et au montage. L’image en mouvement reproductible par des moyens techniques industriels, dont le premier a été le cinéma, a changé notre rapport au temps et donc à l’archive. Celle-ci n’est pas la mémoire, mais le dispositif technique de l’arkhè. Par là, l’archive définit autant le sens du temps que le lieu d’inscription du pouvoir, de l’autorité, de la loi. Nos institutions politiques ont été construites à partir des inscriptions archivistiques sur une surface scripturale. Mais notre temps est celui d’une surface où l’inscription se trouve remplacée par la modulation des événements tout au long d’un montage généralisé. Si bien qu’il est possible de définir le XXe siècle comme celui où la politique est devenue la continuation du montage par d’autres moyens. Nous proposerons une double généalogie technologico-politique : celle du statut contemporain de nos démocraties telles qu’elles s’exhibent dans l’image-montage et celle qui pourra éventuellement tracer les voies d’un autre krátos du peuple, tel que nous le trouvons dans le rythme chez Tarr et dans le geste chez Ozu.