Abstract FR:

Si on convient que la perception nous ouvre un monde, cela peut signifier deux choses : que le monde advient avec la perception, et qu'il est deja la pour etre percu. Dans le premier cas, la perception constitue le monde qu'elle percoit, dans le deuxieme cas elle nous donne acces a un monde deja constitue. Dans le premier cas, apparition et perception sont un seul acte ; dans le deuxieme cas, il n'y a pas d'acte mais participation a l'etre. Le present travail consiste en une lecture critique de l'oeuvre de merleau-ponty en general, et de phenomenologie de la perception en particulier. Il suit le mouvement, bien connu, qui conduit merleau-ponty de la premiere explication, phenomenologique, a la deuxieme explication, ontologique. Or, contrairement a ce ,qui est generalement accepte, il montre que ce mouvement n'aboutit pas a une meilleure comprehension de la perception: la tradition qui mene de kant a husserl et a la theorie de la forme, et de la au premier merleau- ponty, et qui concoit la perception comme une perception du sens du sensible, donc comme une forme d'aperception, saisit mieux notre experience perceptive, et surtout artistique, que la pensee de l'<< il y a prealable du monde sensible >> : en substituant a la conscience perceptive un corps anonyme, le dernier merleau-ponty ne peut plus rendre compte de l'avenement du sens : le phenomene esthetique. La lecture effectuee confronte ces deux conceptions merleau-pontiennes de la perception: l'une issue d'une pensee de l'existence, l'autre d'une pensee de l'etre.