thesis

Esthétique et politique du mouvement situationniste : pour une généalogie de ses pratiques et de ses théories (1952-1972)

Defense date:

Jan. 1, 2009

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Institution:

Nice

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Artistic avant-gardes of the first part of the 20th century had started to bring closer, and for some of them to collaborate to the contemporary political movements, but the situationist movement (which begun in 1952 with the foundation of the Lettrist International, and ended in 1972 with the auto-dissolution of the Situationist International) was characterized by the complete fusion between art and politics. From this viewpoint, our work demonstrates how spectacle, which was initially used by situationists to designate the artistic representation and the passive and compensatory contemplation that accompanies it, proved to be for them the paradigmatic experience of the modern man faced with the products of his activity in the capitalist society. We also demonstrate how dérive and psychogeography, which were initially thought in the context of the supersession of art, were used by situationists as means to protest against the established order, making a critique of everyday life, and to imagine another form of society. Finally, we show how this vision of another society was divided between a futuristic utopia based on the technological development and a revolutionary romanticism inspired by the examples of the nomadic peoples and the medieval societies.

Abstract FR:

Alors que les avant-gardes artistiques de la première moitié du 20e siècle avaient amorcé un rapprochement voire une collaboration avec les mouvements politiques de leur temps, le mouvement situationniste (ici considéré dès sa naissance avec l’Internationale lettriste en 1952 et jusqu’à la dissolution de l’Internationale situationniste en 1972) se caractérise par la fusion achevée de l’esthétique et du politique. Dans cette perspective, notre travail a pour objet de démontrer comment le spectacle, pensé d’abord par les situationnistes dans le cadre d’une critique de la représentation artistique et de la contemplation passive et compensatoire qu’elle induit chez celui qui l’appréhende, s’est finalement révélé être pour eux le paradigme même du rapport des individus aux produits de leur activité en régime capitaliste ; comment la dérive et la psychogéographie, pensées dans le contexte du dépassement de l’art, leur ont aussi servi à contester l’ordre social dominant en procédant à une critique de la vie quotidienne, et à préfigurer la société communiste de l’avenir ; et enfin, comment cette préfiguration utopique a été constamment partagée entre une vision futuriste des perspectives ouvertes par le développement technologique et un romantisme révolutionnaire qui puisait son inspiration dans le passé de l’humanité, dans les sociétés nomades et médiévales.