Médiation verbale et didactique de l’art musical
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This dissertation proposes to demonstrate that language can become the socialising agent between different levels of musical activity, beginning with the non-verbal. Our theoretical framework will be defined through three chapters pertaining, respectively, to the disciplines of aesthetics, epistemology and psychology. Following our first chapter in which two concepts of music will be juxtaposed – the objective and the subjective the second will entail an epistemological analysis of musical premises the understanding of which may be achieved only through language. Our third chapter will examine the semiotics of the musical experience before concentrating on the impact of music on consciousness as defined by the theories of Piaget (i. E. , the rapport between action and conscience), and then into the social dimensions as defined by Vygotski and Leonitiev. These three complementary approaches are the foundation of our hypothesis, according to which language correlates at different levels of musical activity and interacts with the learning experience. The second section of our dissertation elaborates this hypothesis through several case studies. We will endeavour to demonstrate that verbalising the actualisation process of the learning experience becomes a tool for rebuilding the link to musical activity ; a phenomenon that could anticipate a future link to the art of music. In such a manner, the student is able to objectivise his experience, the skills he gleans, and the music he plays. Thus, the meaning of this dissertation’s title, “verbal socialisation and pedagogy of the art of music”, and the respective role of each term, therefore emerges : it is through successive cycles of verbal socialisation made possible by the “narrative of knowledge” that linkage between subjects concrete finite and ephemeral is built.
Abstract FR:
Dans cette thèse, nous montrons que le langage peut médiatiser différents niveaux de l’activité musicale instrumentale, au départ non verbalisés. La première partie, qui constitue le cadre théorique, se décline en trois chapitres, appartenant respectivement aux champs, esthétique, épistémologique et psychologique. Après un premier chapitre où sont mis en tension deux conceptions de l’art musical, objectivisme et subjectivisme, nous consacrons le second à une réflexion épistémologique sur quelques savoirs musicaux emblématiques, dont l’acquisition peut être objectivée par le biais du langage. Nous abordons dans notre troisième chapitre, la question de la sémiotisation de l’expérience musicale, avant de nous concentrer sur la prise de conscience, envisagée au travers de la théorie piagétienne du rapport entre action et prise de conscience, puis dans une dimension sociale chez Vygotski et Leontiev : ces trois approches complémentaires, fondent notre hypothèse selon laquelle le langage médiatise différents niveaux de l’activité musicale et interagit avec le processus d’apprentissage. La seconde partie travaille cette hypothèse au travers d’une série d’études de cas. Nous essayons de montrer que la verbalisation de la dimension processuelle de l’apprentissage est un outil pour co-construire le rapport à l’activité musicale, rapport qui pourra préfigurer un futur rapport à l’art musical. L’élève objective ainsi son expérience, les savoirs qu’il acquiert, et la musique qu’il joue. Le sens du titre de notre thèse, « médiation verbale et didactique de l’art musical », et de la place respective de chaque terme, émerge alors : c’est par des cycles successifs de médiations verbales, rendues possibles par le caractère dicible des savoirs, que se construit le rapport entre le sujet et l’indicible musical.