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L' esthétique oubliée de Jacques Maritain : un " chemin de poésie et de raison " : la théorie de l'inspiration et la thèse du double inconscient

Defense date:

Jan. 1, 2004

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Institution:

Rouen

Disciplines:

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Abstract EN:

Thomiste, Martian set out in the center of his aesthetic a doctrine of the being and the mystery. He starts by setting up a theory of the art rooted in Aristotle options where art is the main notion. Il will very quickly enlarge towards a psychology of art and creation deeply intermingled by the two central notions: poetry and intuition. In using the scholastic options, Martian throws art into the field of reason. As far as poetry is concerned, it only obeys its law. Reason and poetry… their difficult alliance brings out a psychology of art: “is these a solution to the debate n reason and poetry which is really philosophical? Is it possible to show that, after all, poetry and intelligence belong to same blood and race and call each other? The question is at the center of Jacques Martian decisive inquiry. He therefore developed a theory on the creative act or process confronting two fearsome notions: the inspiration and the unconscious. This leads him towards a philosophical work on freudism and to establish a topic of the unconscious using Freud’s work without supporting it. This is the way he is going to elaborate a notion of the unconscious different from Freudian topic. Set on the idea of a “double unconscious”, it establishes the existence of a spiritual unconscious being the unique root of all human activities and the only one to make u aware of the creative activity, its singularity and his specificity. Afterwards, he enlarges the philosophy to the philosophy of the art history which starts with an analysis of the human artistic evolution : “the inquiry on the topical shapes”. The medieval philosophy could not have fused art and beauty. Martian does it. Following Scholastics, he gives to beauty a transcendental status but with a certain color. Finally, he reaches an aesthetic of literature where the work of art becomes a singular object: cosmos, structure and sign altogether.

Abstract FR:

Thomiste, Maritain pose au centre de son esthétique une doctrine de l’être et du mystère. Il commence par construire une théorie de l’art enracinée dans les options aristotéliciennes des Scolastiques, où l’art est la notion souveraine. Elle va très vite s’élargir vers une psychologie de l’art et de la création travaillée au plus profond par les deux notions centrales : la poésie et l’intuition. En reprenant les options scolastiques, Maritain projette l’art dans la sphère de la raison. La poésie quant à elle, n’obéit qu’à sa loi. Raison et poésie… Leur alliance difficile articule une psychologie de l’art : « Y a t-il une solution vraiment philosophique au débat de la raison et de la poésie ? Peut-on montrer que, malgré tout, la poésie et l’intelligence sont de même race et de même sang, et s’appellent l’une l’autre ? ». La question est au centre de l’enquête décisive de Jacques Maritain. Il élabore donc une théorie susceptible de rendre compte de l’acte ou du procès créateur, en affrontant en particulier deux notions redoutables : celles de l’inspiration et celle de l’inconscient. Ce qui l'entraîne à un travail d'élucidation philosophique du freudisme et à établir une topique de l’inconscient qui s’appuie sur les travaux de Freud sans y adhérer. C’est ainsi qu’il va élaborer une notion de l’inconscient bien distincte de la topique freudienne. Fondée sur l’idée d’un « double inconscient », elle établit l’existence d’un « inconscient spirituel », à la racine unique de toutes les activités humaines, et seul capable de rendre compte véritablement de l’activité créatrice, de sa singularité et de sa spécificité. Il élargit ensuite cette philosophie à celle d’une philosophie de l’histoire de l’art qui s’ouvre par une analyse de l’évolution artistique de l’humanité : l’« enquête sur les formes typiques ». La philosophie médiévale n’avait pu opérer la difficile soudure entre l’art et la beauté. Maritain l’entreprend. A la suite des Scolastiques, il confère à la beauté un statut de transcendantal, mais d’une coloration particulière. Enfin, il aboutit à une esthétique de la littérature et qui fait de l’œuvre d’art un objet singulier : cosmos, structure et signe à la fois.