Philosophie de la relation maternelle, de l'ontologie à la politique
Institution:
Lille 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The aim of this research work is to examine maternal care from the perspective of the ontology of the relationship. Through this specific approach, maternal care becomes a central philosophical object, relating the ontological field to the political one. Achieving this project implies thet we must first consider the epistemological obstacles which hindered a conception of maternal care based on relationship. It also means that phenomenology and psychoanalysis must be called upon, first in order to grasp the meaning of the intermediary space where an appropriate care relationship will unfold ; and then to take into account the moral dimension of the appropriate care as well as the moral risks inherent in the dissymetry which exists within the parental relation. But in the field of care, women must conform to social norms, which makes it neccessary to grasp the particular way with the power of this norms bears on feminine sexuality. Thus, not only do we have to understand how care represents the focal point of power where women are both objects and subjects, and therefore examine the means, individual as well as collective, in which women could free themselves from this power ; but we must also reflect upon the norms, in the fulfilment of an existence which can be qualified as ethical. Because this ethical is inseparable from a family context, the traditional conception of the family must be called into question so that the democratic ideals of justice present in society, at the political level, should be also at work within the private sphere of the individuals
Abstract FR:
Le but de ce travail de recherche est de penser le soin maternel à partir de la perspective spécifique de l'ontologie de la relation. Notre objectif est de montrer que cette approche originale du soin le constitue en objet central de la philosophie, qu'elle traverse, de l'ontologique au politique. Poursuivre ce projet implique en effet, d'abord, d'envisager les obstacles épistémologiques qui se sont opposés à une conception relationnelle et non substantielle du maternel. Cela nécessite ensuite de mobiliser la phénoménologie et la psychanalyse, afin, d'une part, de saisir l'espace intermédiaire où se déploie la relation de soin adaptée ; et , d'autre part, d'envisager la dimension morale du soin adapté, ainsi que les risques moraux intrinsèques à la dissymétrie relationnelle de la relation parentale. Mais le soin place les femmes sous l'emprise de la normalisation sociale, ce qui nécessite d'appréhender en outre la manière spécifique dont le pouvoir des normes s'exerce sur la sexualité féminine. Il faut alors non seulement comprendre comment le soin constitue le point focal de l'exercice d'un pouvoir dont les femmes sont à la fois les sujets et les objets et envisager les moyens, individuels et collectifs, de la déprise ; mais aussi les conditions de l'exercice de l'autonomie féminine, au-delà de la résistance contre l'emprise des normes, dans l'accomplissement d'une existence "éthique", fondée sur le travail d'appropriation de soi par soi. Cela requiert de poser les bases d'une théorie contextualiste de la famille démocratique, qui réalise dans la vie privée des individus les idéaux démocratiques de justice de la cité républicaine