Les pouvoirs du langage : la contribution de J.L. Austin à une théorie contextualiste des actes de parole
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Usually, philosophy of language sees language from a truth-conditional point of view : sentences' meaning would determine truth-conditions and thus the sentence's conditions of use. Austin's "linguistic phenomenology" enables him to see that language is made of several speech acts, and it destroys the truth-conditional picture. This one cannot explain such utterances as promises, which have no truth-condition but conditions of felicity only. Theses utterances are socially defined speech acts, able to make several doings. Chapter I defines speech acts. Chapter II gives a analysis of the speech acts' conditions, among which strong role must be given to conventions that enables recognition of the act and to the context that gives an historical content to the utterances. So that semantic aspect is not so important in language use. Chapter III studies such an account' consequences as to the theory of truth and knowledge. We'll see Austin's philosophy as a radical anti-representationalist account of meaning, knowledge and truth.
Abstract FR:
La philosophie du langage aborde généralement le langage d'un point de vue véri-conditionnel : la signification des phrases permettrait de déterminer les conditions de vérité et les conditions d'usage de ces phrases. Avec sa méthode de la "phénoménologie linguistique", Austin scrute le fonctionnement du langage et, découvrant que le langage est un ensemble d'actes, fait exploser les cadres traditionnels de l'analyse véri-conditionnelle. Celle-ci est incapable de rendre compte des énoncés du type de la promesse, qui n'ont pas de conditions de vérité, mais des conditions de félicité. Ces énoncés sont en fait des actes de parole, définis socialement, qui agissent à plusieurs niveaux. C'est à la définition de ces actes qu'est consacré le chapitre I. Le chapitre II analyse les conditions de réalisation des actes de parole, parmi lesquelles un rôle déterminant doit être accordé à la fois aux conventions, qui permettent aux énoncés de se faire reconnaître comme des actes, et au contexte, qui permet de déterminer précisément les énoncés - l'aspect sémantique des énoncés n'est donc pas l'aspect le plus déterminant de leurs usages. Le chapitre III étudie les conséquences d'un tel traitement du langage pour la théorie de la connaissance et de la vérité. La philosophie contextualiste d'Austin est alors une attaque directe contre les conceptions représentationalistes de la signification, de la connaissance et de la vérité.