thesis

Victor Segalen et le monument chinois : étude de Chine : la grande statuaire

Defense date:

Jan. 1, 1997

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Chine. La grande statuaire (China. The great statuary) is first of all a work of literary status : belonging to the literary gender specifically called 'criticism of art', the book indeed demands a scientific knowledge of the matter it deals with, but il also remains the work of a pure creative mind. At first, Segalen submitted himself to a properly called sinological training. Following his master Chavannes, he collected a quite large amount of material and then went out in china in order to confirm his hypotheses. So Segalen fulfilled a scientific task which stands for one of the first steps in the history of french sinology. When he has to give a written account of his exploration, Segalen feels somewhat uncomfortable within the narrow compass of a sinological report : he rejects the idea of a scientific writing as well as he spurns a 'picturesque' dealing of the chinese monument. The archaeological quest gives way to the conquest of a personal 'critical' writing. Through the practice of critical writing conceived as a 'gesture' in response to the monument - in the same way as the exhumation, the drawing or the photography of a statue -, Segalen achieves a triple vision of chinese statuary. Chinese art has first to fit the principles of the 'esthétique du divers' ('aesthetics of diverse') : it must be an 'essential' chinese art, whose unicity has been preserved from any influences of artistic expressions from elsewhere. Since this first approach turns out to be nearly aporetic, Segalen reconsiders the orientation of his research and regards chinese statuary as aiming at representing, meaning and even creating life. Nevertheless, in front of either defaced or unretrievable chinese monuments, Segalen has to redefine the idea of 'statuary life' : involved in a cyclical time, statues partake of an 'art in process'.

Abstract FR:

Chine. La grande statuaire est avant tout une œuvre littéraire : si elle s'inscrit dans le genre précis de la critique d'art et suppose par conséquent une connaissance scientifique de son objet, elle ne laisse pas pour autant d'être une œuvre de création à part entière. Segalen se soumet tout d'abord à un apprentissage proprement sinologique. Prenant modèle sur son maitre Chavannes, il rassemble une documentation considérable, puis se rend sur le terrain afin de vérifier ses hypothèses. Segalen accomplit alors un travail scientifique qui constitue une des premières avancées dans l'histoire de la sinologie française. Quand il doit passer de l'exploration sur le terrain à l'écriture, Segalen se sent, pour ainsi dire, "à l'étroit" dans le genre particulièrement contraint du compte rendu sinologique : il rejette en effet le principe même d'une écriture scientifique de même qu'il s'élève contre un traitement pittoresque du monument chinois. La quête archéologique se traduit alors par la conquête d'une écriture critique propre. A travers la pratique de l'écriture critique conçue comme un geste qui réponde au monument - au même titre que l'exhumation d'une statue, le dessin ou la photographie -, Segalen élabore une vision de la statuaire chinoise dont on peut dégager trois volets. Segalen exige tout d'abord de l'art chinois qu'il réponde aux principes de l'"esthétique du divers" : il doit s'agir d'un art chinois essentiel, ayant su préserver sa différence par rapport aux autres formes d'art existant dans le monde. Cette première voie conduisant à une aporie, Segalen réoriente sa recherche : la statuaire chinoise est alors perçue comme un art qui doit tout à la fois représenter, signifier et même créer la vie. Constatant néanmoins le délitement et la disparition des monuments chinois, Segalen en vient à redéfinir la notion de vie statuaire : la statue, engagée dans un temps cyclique, relève d'un art en devenir.