Les contributions mutuelles de l'épistémologie sociale et de l'épistémologie individuelle ‘cognitiviste’ à la compréhension d’un changement conceptuel en économie financière : Une étude de cas - l’élaboration du concept de politique macroprudentielle au sein de la Banque des Règlements Internationaux (BRI) dans l’évaluation des risques sur les marchés financiers (1994-2006)
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This PhD thesis studies the relevance of social epistemology for the understanding of scientific change in economics. The question of a mutual contribution of social epistemology, of cognitivist approaches of individual epistemology and of philosophy of science is at the center . By using a case study we thus examine how the social framework of research helps to constitute or consolidate the cognitive dispositions of researchers. The case study focuses on the so-called "macroprudential" approach to financial regulation which was developed by a group of economists from the Bank for International Settlements (BIS) in the years prior to the financial crisis of 2007-8. Il will be shown by the example of contemporary neoclassical economics that the social framework - which includes institutions like scientific associations, universities, journals, international organizations, etc. - has great influence on the practices of researchers - and even more on the theoretical perspectives they adopt. This thesis is at the interface of various disciplines. In addition to individual and social epistemology and the general philosophy of science, it will address more specific questions of the philosophy of economics (pluralism of perspectives and methodologies in particular) and the history of the discipline of economics.
Abstract FR:
Cette thèse examine à partir d’une étude de cas la pertinence de l’épistémologie sociale quant à la compréhension du changement scientifique en économie. La question d'une contribution mutuelle de l'épistémologie sociale et des approches cognitivistes de l’épistémologie « individuelle » (individual epistemology) et de la philosophie des sciences y occupe cependant une place centrale. On étudie ainsi comment le cadre social de la recherche aide à constituer ou à consolider les dispositions cognitives des chercheurs.L’étude de cas porte sur l’approche dite « macroprudentielle » des processus de régulation financière élaborée par un groupe d’économistes de la Banque des Règlements Internationaux (BRI) à l’occasion de la crise financière de 2007-8.Il s’agit de montrer sur un exemple précis emprunté à l’économie néoclassique contemporaine que le cadre social – qui inclut des institutions, des organisations, des associations, des universités, des revues scientifiques, etc. - a une grande influence sur les pratiques des chercheurs – et plus encore sur les perspectives théoriques qu’ils adoptent, non seulement comme membres d’un groupe mais même à titre individuel.Cette thèse se trouve donc au confluent de diverses disciplines. Outre l’épistémologie individuelle et sociale et la philosophie générale des sciences, la thèse est ainsi conduite à aborder des questions plus spécifiques de philosophie des sciences économiques (pluralisme des perspectives et des méthodologies notamment) et d’histoire de la discipline économique.