Le thème égyptien au XIXe siècle : les images de l'Egypte dans la littérature française
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Our research aimed at bringing to the fore the close dependence existing between, on the one hand, the literary and artistic pictures of the XIXth century's Egypt and, on the other hand, a wide part of modernism which is linked to what we have chosen to name sign imaginary. Through the naissance of Egyptology speeches and archaeological subjects, through the progressive increase of travelling relations and the numerous - generic and stylistic - changes of orientalist and exoticism pictures, we have been able to piece together the slow assertion of the linguistic themes within the different portrayal system of modern and ancient Egypt. From three main picture series - subdividing itself into as many motifs as exposition methods - we have tried to grasp, in a chronological order, the conditions of appearance of the Egyptian-like art and the various pictorial metamorphoses allowing it to be perpetuated as far as today, in order to invest or to be invested with all the linguistic signs. In this manner, we have been able to notice the contamination of the touristic and the novelistic genres, the exchanges and the breaks between the Egyptian-like literary and the Egyptian knowledges, the birth of the historical novel, the development of the linguistic sciences and the progressive supremacy of the (hieroglyphic and alphabetic) signs within the modern western thought. The French literature, that the prism of the pharaonic hieroglyph carried on fascinating, has thus taken back to it not only archaeological and linguistic pictures, but also its own methods of representation : the language cannot be written any longer, be described and, so, appropriate itself without a henceforth familiar resort to a great many Egyptian patterns.
Abstract FR:
Nos recherches ont eu pour objectif de mettre en évidence l'étroite dépendance qui existe entre, d'une part, les images littéraires et artistiques de l'Égypte au XIXe siècle et, d'autre part, une large fraction, esthétique et culturelle, du modernisme, liée à ce que nous avons choisi d'appeler l'imaginaire du signe. A travers l'émergence des discours égyptologiques et des disciplines archéologiques, à travers la progressive inflation des relations de voyage et les multiples transformations (génériques et stylistiques) des images de l'orientalisme et de l'exotisme, il nous a été possible de reconstituer la lente affirmation des thèmes langagiers dans les différents régimes de représentations de l'Égypte antique et moderne. A partir de trois principales séries d'images (se subdivisant chacune en autant de motifs et de modes d'exposition), nous avons tenté de saisir chronologiquement les conditions d'apparition de l'art égyptisant et les diverses métamorphoses imagologiques lui ayant permis de se perpétuer jusqu'à nous, pour investir ou être investi par l'ensemble des signes du langage. Nous avons ainsi pu observer la contamination des genres romanesques et touristiques, les échanges et les ruptures entre la littérature égyptisante et le savoir égyptologique, la naissance de la romancisation de l'histoire, le développement des sciences du langage et la graduelle suprématie du signe (hiéroglyphique et alphabétique) dans la pensée occidentale moderne. La littérature française, que le prisme fantasmatique de l'hiéroglyphie pharaonique ne cessait de fasciner, a donc reporte sur elle non seulement les images linguistiques archéologiques mais aussi ses propres modes de représentation : la langue ne peut plus s'écrire, se décrire et, de cette façon, s'approprier elle-même sans un recours, désormais familier, à nombre de motifs égyptiens.