"Moi qui suis laid. . . " : Jules Barbey d'Aurevilly et la laideur
Institution:
Paris 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Barbey confessed that he wrote in a suffering whose origin is to be traced in his parents' unceasing mockery of his ugliness, which he heard ever since he was a child; on various occasions, too, he was led to believe that his parents would not have grieved had he been still-born. . . Influenced by his education (lysticism of beauty, theology of a god dispensing gifts, etc. ) But also revolted, he devised his own esthetics: step by step, he freed himself of the "false", cruel beauty that turns one into an object (physiognomony, dandyism as yoke, mask as prison, superficial fastidiousness, androgyny as revotl), thanks to various arguments (sign or cause of misfortune, stupidity, or a perfection liable to be cold, transitory, deceitful, malicious, etc. ). The ugly is built as salt of beauty, truth of human beings, criterion of intelligence and kindness, etc. Avoiding the dead-end of extremism, he veered back to his deep and natural love of beauty to proclaim it divine - religion being the supreme means of relativizing it.
Abstract FR:
Barbey confie qu'il écrit dans la souffrance née de railleries parentales sur sa laideur entendues depuis toujours, diverses circonstances lui faisant croire aussi que ses parents n'auraient pas été fâchés qu'il meure sitôt ne. . . Influence par son éducation (mysticisme de la beauté, théologie d'un dieu dispensateur des dons etc. ) Mais révolte, il se rebâtit une esthétique : il se libère peu à peu de la "fausse" beauté, cruelle, qui rend objet (physiognomonie, dandysme-carcan ; masque-prison ; coquetterie superficielle; l'androgynie-révolte), grâce à des arguments varies (signe ou cause de malheur, de bêtise, perfection froide, passagère, trompeuse, maligne etc. ); il édifie le laid comme de sel de la beauté, vérité des êtres, critère d'intelligence et bonté etc. , et, s'échappant de l'impasse de l'extrême, revient à son amour profond et naturel de la beauté pour la saluer divine, la religion étant le moyen suprême de la relativiser. . . Tout ceci avec les contradictions des désirs. Par un mécanisme de sublimation réussie, la révolte contre les railleries explique le désir de séduire par l'oral, puis l'écrit, le mot d'esprit, la critique, la critique d'art ; les rêves inassouvis ont suscité, eux, le roman, ses thèmes transversaux (niobe), les structures et le style. Donner aux autres du plaisir par son œuvre et être un critique d'art renforcent aussi l'image de soi, à l'encontre du jugement parental. . .