La "Poésie des choses" dans l'œuvre de Jean Follain
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
There are so many things in the work of Jean Follain (1903-1971), in proses as well poems. Scarcely does he dedicate a text to the only object. He rather proceeds to enumerations, dreaming since childhood of an encyclopedia. The lists he draws up are both defined and evasive, like the detail to which the description is reduced, that way eluded. Follain's objects are not alone, belonging to a real socio-cultural context, his native village, autobiographical place transposed into a poetic space. These things are close to our bodies, our hearts, sharing our lives while being unseen. The very day that the object is really seen, it does become poetic. We discover then that things are regarding us without anyone looking at. The object doubling the subject seems odd, uncanny. But with Follain fear is wonder and trembling means poetry. The queerest thing is also the most simple. Follain minds and marks what remains unnoticed. Since he believes that words, even getting common, are originally linked to things, these have just to point out by themselves and will be saved, by simple indication. Here is the "furtive touch" of the poet.
Abstract FR:
Nombreux sont les objets dans l'œuvre de Jean Follain (1903-1971), proses ou poèmes. Rarement il consacre un texte à l'unique objet. Il procède plutôt à des énumérations, rêvant depuis l'enfance 0 une encyclopédie des objets. Ses listes sont pourtant à la fois circonscrites et évasives à l'image du détail à quoi se réduit la description, ainsi éludée, rêveuse. . . Les objets de Follain ne sont pas seuls mais s'inscrivent dans un contexte socio-culturel donné, le bourg d’enfance, espace autobiographie transpose en poésie. Ce sont ces choses près du corps et du cœur qui partagent nos vies tout en passant inaperçues. Nous y sommes encore attachés mais nous en détachons déjà à l'usage, à l'usure. Le temps a fait son œuvre. C'est le jour où l'objet est vu en réalité qu'il entre en poesis. On découvre alors que les choses nous regardent, même sans personne. Susceptible d'usurper la place du sujet, subitement l'objet parait étrangement inquiétant. Or chez Follain la peur est merveille et le tremblement signe de poésie. Le plus étrange se révèle être aussi le plus simple. Follain note justement ce qui ne se remarque pas, - ce qui n'est pas si simple. Car si ce poète croit que les mots de la langue maternelle sont lies aux choses, il sait qu'ils sont banalisés par l'usage. Que les choses fassent signe d'elles-mêmes, elles seront sauvées par la grâce de l'indice, subtilisées par le "toucher furtif" de Follain.