Le monde rêvé de Cyrano de Bergerac
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Abstract EN:
This dissertation treats the circular metaphor in cyrano's works: the circular obsession in the journey's structure, the presence of the globular metaphor, the conspicuous presence of chateaufort in la comedie du pedant joue, and agrippine's obsession of absorbing satellite characters in her morbid vision of the world ( la tragedie de la mort d'agrippine). Cyrano mocks his heroes, whose efforts remain vain. Laughter, in bergerac's works, draws man closer to his death. This laughter indicates perversion. Here even imagination, - ordinarily pregnant with comic potential -, is dangerous. There is no harmony in laughter. In his intrinsic solitude, bergerac's protagonist lives with "monstruous chimera". Attmpting to escape from this illusory world, he searches for a concrete, intelligible one, only to find that to get there he must cynically transgress humanity's rigorous and chaste laws by destroying his father, annihilating women and, at the same time, by adulating the adolescent male looking for redemption. In the heliocentric universe that bergerac elaborates, the journey to the heart of the sun, the cosmic matrix, is a homecoming - a homecoming that only death or sleep permits. But blood is also present in this great moving body, the sun. As poison and yet vital substance, blood tarnishes birth. Only dreamy journeys liberate the poet through dazzling delivery - at last his body can float in a uterin sun. Through the art of written word, the poet sets out to rediscover this puerperal dawn.
Abstract FR:
Notre travail met en evidence la figure du cercle qui domine dans l'oeuvre bergeracienne: obsession circulaire dans la structure des voyages et presence inevitable de la metaphore globulaire; presence ostentatoire de chateaufort dans la comedie du pedant joue; obsession d'agrippine qui cherche a englober les personnages satellites dans le monde metaphorique de sa vision morbide (dans la tragedie de la mort d'agrippine). L'ecriture bergeracienne se rit de ses heros dont les efforts restent derisoires. Le rire bergeracien rapproche l'homme de l'experience de sa mort. Il est toujours l'indice d'une perversion. L'imagination meme, porteuse des possibles du rire, est dangereuse. Le rire - harmonie n'existe pas. La solitude intrinseque du personnage bergeracien se nourrit de "monstrueuses chimeres". Chez cyrano, le protagoniste cherche les signes d'un monde enfin intelligible auquel seule une transgression cynique des lois chastes et rigoureuses des hommes donne acces: il faut detruire le pere, annihiler la femme, mais aduler le fils qui cherche une redemption. Dans cet univers heliocentrique que le monde reve de bergerac elabore, le voyage au sein du soleil, - qui se fait matrice cosmique -, est un retour aux sources qu'autorisent la mort, ou le sommeil. Mais le sang participe a la vie de ce grand corps en mouvement qu'est le soleil. A la fois poison et substance vitale, le sang marque de sa souillure tout acte de naissance. Seul l'onirique voyage permet au poete une delivrance qui soit eblouissement: son corps peut enfin flotter dans un soleil uterin. Par les balbutiements de l'ecriture, le poete cherche a retrouver l'expression de cette aube puerperale.