thesis

L'instrument de musique et la voix humaine dans la littérature françaisedu XIXème siècle

Defense date:

Jan. 1, 2000

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Institution:

Bordeaux 3

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Abstract FR:

La representation de l'instrument de musique dans la 1ere moitie du xixe siecle s'inspire du modele de la voix humaine, qui jouit d'une quadruple primaute : chronologique, ontologique, semiologique, metaphysique. Lamartine est le meilleur representant de cette conception. Le <<je>> lyrique, chez lui, s'incarne dans la metaphore de la harpe eolienne, egalement revendiquee, avec d'autres nuances, parjoubert. La voix, echo d'une origine, recoit une valorisation esthetique chez stendhal, nostalgique chez senancour et nerval. Litteral ou metaphorique, l'instrument n'en joue pas moins un role important (rhetorique, narratif et metapoetique) dans la poesie, le roman, le conte ou la nouvelle au temps du romantisme (chateaubriand, mme de stael, balzac, g. Sand etc. ). Dans la deuxieme moitie du siecle, le modele romantique est deconstruit. Les instruments reveres jusqu'ici, et souvent charges de connotations spiritualistes (lyre / harpe, orgue, cloche), sont desacralises, tandis que des instruments humbles ou meconnus (vielle, guitare rapeuse, tambour chez corbiere ; orgue de barbarie chez laforgue) se trouvent valorises. Accedant a un statut d'objet autonome (independant de la voix), l'instrument voit ses fonctions metapoetiques renforcees : c'est le cas de rene ghil, laforgue et surtout mallarme. Desolidarisant l'instrument de toute sonorite audible, ce dernier en fait le symbole meme d'une production poetique assimilee a une << musique du silence >> ; en le coupant des trois instances majeures - dieu, le monde et le moi - auxquelles le romantisme tendait a le rattacher, mallarme constitue le point d'aboutissement d'une evolution perceptible tout au long du siecle.