La politique de la disparition et la photographie : pour une théorie du milieu
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis is focused on the phenomenon of the enforced disappearances under dictatorships, and the term “policy of disappearance” includes (covers) cases, when physical repressions of political enemies are accompanied by erasing material traces of the victim. The thesis analyzes in the political and aesthetic perspective the phenomenon of elimination of faces of the “public enemies” on group photos in Russia during the Stalin era. The study has as its empirical base eighty photographs found by the author in the course of research in the archives of several Russian cities. These photos have various traces such as blacking out or inscriptions left by the Stalin's police. This analysis may be interesting because it discovers several fields for reflection, allowing a joint inquiry into the nature of terrorism and political significance of photography. In order to conceive the relationship between politics and aesthetics, the study systematically uses the concepts of “transindividual environment” (G. Simondon) and the “apparatus” (J-L. Déotte). The question concerns destruction of the environment as the result of political disappearances, or its creation by the apparatus, one of which is photography. The thesis has 374 pages, including 19 illustrations and a bibliography of 269 sources.
Abstract FR:
Ce travail de thèse s’articule autour du phénomène des disparitions forcées sous les dictatures, le terme « la politique de la disparition » englobant ici les cas où les répressions physiques à l’encontre de l’ennemi politique s’accompagnent de l’effacement des traces matérielles de la victime. La thèse analyse, dans la perspective politique et esthétique, le phénomène de la destruction des visages des « ennemis du peuple » sur les photographies de groupe dans la Russie stalinienne. L’étude a pour base empirique quatre-vingts photographies découvertes par l’auteur au cours des recherches aux archives de plusieurs villes russes, ces photographies portant différentes traces, telles que les biffages ou les notes manuscrites laissées par les policiers staliniens. Cette analyse a l’avantage d’ouvrir plusieurs pistes de réflexion, de rendre possible une interrogation conjointe sur la nature de la terreur et la signification politique de la photographie. Afin de penser le rapport entre la politique et l’esthétique, la recherche fait un recours systématique aux notions de milieu transindividuel (G. Simondon) et d’appareil (J-L. Déotte), qu'il s'agisse ensuite de la décomposition de ce milieu du fait des disparitions politiques ou de sa constitution par les appareils, dont la photographie. La thèse compte 374 pages, y compris 19 illustrations et une bibliographie de 269 titres.