thesis

Etude d'une production littéraire : la poésie pour l'enfance et la jeunesse en France de 1970 à 1995

Defense date:

Jan. 1, 1996

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Institution:

Lyon 2

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

Born of a convergence between new teaching practises, the ideology of imagination in power and the work of educational mediators, poetry for children and young people has gained access to the general public within the last twenty years. Offering a large heterogeneity, the micro-field is structured by the opposition between "infrapoetry", which emphasizes formal requisites or children's talk, and poetics of the imaginary world or creative metaphor. The bipolarization and alterations of the field are analysed according to five regulations. "Poetry-education habitus" : the mediators are both teachers with identifiable practises, positions and strategies and poets keeping many-sides relationships within the different strata of publics and forms of recognition (cultural institutions, schools, publishers, awards. . . ). Thematics : a legacy reactivated by the anthology phenomenon, poetry for children deals with seasonal activities, knowledge acquired at school and language games ; according to children's ages, it blends nursery rhymes, popular and lyric poetry (Maurice Carême is still the perfect example). Models of childhood : the ideology and rhetorics of "children's verse" are opposed to a conception of the child as a person and to poetical versions of songs, symbols and images. Formulation : to thematics, tropes, anthropocentrism, all of them often paradied, is opposed the expression of subjectivity in primary images or langage-worlds. The logic of works : demanding and even utopian, often close to poetical modernity, the lyric-imaginary model remains marginal in a standardized production for young or adult readers, characterized by puns and palimpsets. This situation imposes lucidity and vigilance in the practise of poetry not just gauged "for" the schoolchild, but up to the level of childhood.

Abstract FR:

Née de la convergence de la rénovation de l'école, de l'idéologie de l'imagination au pouvoir et de l'action des médiateurs pédagogiques, la poésie pour l'enfance et la jeunesse a atteint en vingt ans la diffusion grand public. D'une grande hétérogénétité, le micro-champ est structuré par l'opposition entre une "parapoésie" valorisant les marques formelles ou l'énonciation enfantine et une poétique de l'imaginaire ou de la métaphore vive. La bipolarisation et les transformations du champ sont analysées à partir de cinq régulations. L'habitus "poético-pédagogique" : les médiateurs sont à la fois des enseignants qui ont des pratiques, des prises de position et des stratégies repérables, et des poètes entretenant des relations multiformes avec les strates de publics et de légitimation (institution culturelle, école, éditeurs, prix. . . ). La thématisation : héritage réactivé par le phénomène anthologique, la poésie pour l'enfance a pour thèmes les travaux et les jours, les savoirs scolaires et les jeux sur la langue ; selon les âges de l'enfant, elle panache l'enfantine, les formes populaires et le lyrisme (Maurice Careme reste exemplaire). Le modèle de l'enfance : une idéologie et une rhétorique du "petit bonheur" s'opposent à une conception de la personne enfantine comme à des poétiques de la chanson, du symbole et de l'image. La formulation : à la thématisation, aux tropes et à l'anthropocentrisme fréquemment parodiés s'opposent l'expression de subjectivités dans des images premières ou dans des langages-mondes. La logique des oeuvres : exigeant voire utopique, souvent proche d'une modernité poétique, le modèle lyrico-imaginaire reste marginal dans une production standardisée pour lecteurs jeunes ou adultes, définie par le jeu de mots ou par les palimpsestes. Cette situation impose lucidité et vigilance dans la pratique d'une poésie qui ne soit pas calibrée "pour" l'écolier, mais à hauteur d'enfance.