thesis

Heidegger et la question de la traduction : (Monde-sujet-fragment)

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Institution:

Strasbourg

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

What does “the question of translation” mean for philosophy ? This is the question from which our work begins. In the modern epoch, the reflection on the translation became an internal necessity for the work of translators, while the act of translation acquired such a quasi-metaphysical status as to assume the role of configuring the relation between philosophy and language. This thesis examines how Martin Heidegger faces the problem of translation and is exposed to the radical translatability of the thinking. During 1920s, Heidegger develops his reflection on the “worldliness of the world” which provides a ground for discussion of the translatability of thinking (Section I). In this framework, Heidegger focuses on how translation manifests and asserts itself in translation (Section II). As an activity which should in principle hide the fact that it is a translation, translation leads here to a peculiar visibility. In his lecture course of 1934/35, Heidegger reveals the logic of the setting-into-the-work of translation through which the subject of translation manifests itself. In order to elucidate the extreme case in which translation asserts itself as a translation, we examine how Heidegger meets the “exigency of the fragmentary”, especially when he faces the translation work by Friedrich Hölderlin (Section III). Finally, by analyzing the relationship between the praxis of translation and the “exigency of the fragmentary”, this thesis aims to reach the question of “myth”. For Heidegger, myth is simply to be said and to be shown [die Sage], to the extent that myth is what always remains “to be translated” on the edge of our existence.

Abstract FR:

Que vaut "la question de la traduction" pour la philosophie ? C’est la question à partir duquel commence notre thèse. Tandis que la réflexion sur la traduction est devenue à l’époque moderne une nécessité interne de la traduction elle-même, l’acte de traduire a acquis un statut quasi-métaphysique, assumant le rôle de configurer le rapport entre la philosophie et le langage. Notre thèse examine la manière dont Martin Heidegger affronte la problématique de la traduction et s’expose à l’épreuve de la traductibilité radicale de la pensée. Pendant les années 1920, Heidegger développe sa réflexion sur la mondanité du monde qui offre un horizon de discussion sur la traductibilité de la pensée (Partie I). Dans ce cadre, Heidegger aborde la manière dont la traduction se manifeste et se montre à travers la traduction elle-même (Partie II). Pour commencer à penser la traduction en tant qu’activité qui doit en principe cacher le fait qu’elle est une traduction, il faudrait l’amener à une visibilité particulière. Dans son cours de 1934/35, Heidegger analyse la logique de la « mise en œuvre » de la traduction à travers laquelle le sujet de la traduction "se montre" et "se manifeste". Pour éclairer le cas extrême où la traduction se manifeste et se montre comme traduction, nous examinons comment Heidegger répond à l’"exigence du fragmentaire ", surtout lorsqu’il affronte le travail de traduction fait par Hölderlin (Partie III). Finalement, à travers l’analyse du rapport entre la praxis de la traduction et l’exigence du fragmentaire, notre thèse vise à atteindre la question du "mythe". Pour Heidegger, le mythe est tout simplement le dire et le montrer (die Sage), dans la mesure où le mythe est la réserve de ce qui demeure "à traduire" à la limite de notre existence.