thesis

Pour une méthode pragmatiste d'analyse des pratiques collectives

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The type of psychiatric institution we dedicate to people mentally in trouble changes totally the way they experience their madness. In a pragmatist perspective, this work tries to show how the organisation participates in the definition of those who are concerned by madness : both patients and staff. To introduce this question, this work presents the study of the concept of collective as developed by Jean Oury for whom the background in which the patient is living is "the institution" : most of the time, the clinical episode is a part of the overall institutional context. Most people (even the researcher) whose work brings them into a genuinely close contact with patients come to assume that the immediate environment is of great influence on the course of the patient's illness. Here, the purpose is to find out how organization type of the institution defines the concept of person involved in both perception and experience of madness. To answer this question, we propose a fieldwork at La Borde, institutional psychiatric clinic in France. We want to show how La Borde, this particular collective place, brings together, since 1953, concepts and practical tools in order to deal with the patient as a person involved both in therapy and in everyday life. Having spent there nearly one year, a strong relationship and the ability to act can modify entirely the individual's experience. We will also question our method of studying the institution (that goes with a personal involvement into everyday life and work in the clinic) to see whether it reflects this relational perspective. We aim to develop a pragmatist method to analyse the collective, in lineage of Peirce and Wittgenstein.

Abstract FR:

L'enjeu de cette thèse est de proposer une méthode pragmatiste pour analyser les pratiques collectives, une approche prenant en compte l'étude active de pratiques actuelles pour construire sa conceptualisation. A partir de la maxime de Peirce qui affirme qu'un objet n'est complètement connu que lorsque ses effets et conséquences potentiels sont intégrés à l'analyse, et rapprochant ce principe épistémologique de la psychothérapie institutionnelle telle qu'articulée par Jean Oury, psychiatre et directeur à la clinique de La Borde, le projet a consisté à montrer la centralité du concept de collectif. Les conséquences de l'intégration d'une enquête de terrain à l'armature méthodologique de la philosophie pragmatiste a été problématisé. Deux domaines ont ainsi été confrontés : une démarche psychiatrique qui se soucie du contexte et met en rapport les outils théoriques et sa pratique de manière originale; une approche philosophique inspirée du pragmatisme qui place l'action et le contexte au cœur de ses préoccupations, mais dont la méthode pour étudier les institutions reste à constituer. Cette confrontation a permis de proposer une méthode intégrative des sciences sociales pour analyser l'institution de soin et montrer l'importance du quotidien et de la coopération pour une démarche de soin à la fois sociale et psychothérapeutique. Le travail s'est également placé dans le sillage du Dr Wittgenstein quand il nous invite à observer les usages humains du langage pour comprendre leur fonctionnement et en ce sens a fait de l'observation participante son point de départ. La question est tant celle de la méthode que de la définition du concept à partir de la pratique.