Claudel et la peinture, "cette muse silencieuse et immobile. . . " : des prestiges du baroque à l'intimité spirituelle hollandaise
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Claudel's criticism goes from symbolist to cubist painting. Paradoxically, 19th century painting is the object of a permanent synthesis of all aesthetic trends of the century, from symbolist inconsistency to "pompier" academism. Claudel preferences for the 20th century go to "classical" painters the public has somewhat forgotten today. XVIIth century work used by Claudel as a reference in his criticism on modern painting. In reaction to this contemporary art, Claudel has fo most of his masters in the "maitres d'autrefois". My purpose is to measure through questioning of the pictorial heritage the implication of such exploration of past works are in his present writing. Le Soulier de satin finds its place at the beginning of this study, first because it questions the pictorial heritage of the XVIIth century and also because it pre the major themes of Claudel’s art criticism, the enthusiastic reflexion on baroque Catholicism and the meditative reflex which will develop with the "introduction à la peinture hollandaise". Defined by Claudel as the isolated heir of the bar masters among sacrilegious modernists, Catalan painter, Jose-Maria Sert, has put together Claudel’s reflexion on baroque painting. Considered along two axes, a dynamic baroque - that of dramatic effect and of gestural emphasis which he paradoxically discovers in Greco, a painter he doesn't appreciate much - and a eucharistical baroque (Rubens, Titien) t concentrates on the woman's body. Only by substituting to visual appropriation of the painting an attitude of listening (l'écoute) can the observer withdraw within himself and discover the secret dwelling of anima which finds a pictorial representation in Dutch painting. Reflexion on painting not only takes its place in this meditative return but also Claudel interpretation represents it in a sort of self reflexion. The poet integrates to his criticism a perspective on his own contemplative experience (mise en abyme) in all its dimension, external - (old age, biblical meditation) - or internal painting as an allegorical representation of the "personnel of our faculties" (imagination, will, memory) or of "thought work".
Abstract FR:
"De la peinture symboliste à la peinture cubiste, la critique claudélienne de la peinture moderne est constante. Le XIXe pictural fait paradoxalement l'objet d'une constante synthèse qui amalgame tous les courants esthétiques du siècle, de " symbolarde" à l'académisme pompier. Les préférences claudéliennes au XXe siècle vont à des peintres "classiques" (Sert Waroquier, Charlot) aujourd'hui quelque peu oubliés ; le répertoire ancien est utilisé par Claudel comme norme du discours la modernité picturale, envisagée comme pratique sacrilège. En réaction à cet art contemporain, Claudel compose l'essentiel son musée à partir des "maitres d'autrefois". Il s'agit de mesurer, dans cette interrogation de l'héritage pictural, que enjeux, dans le présent de son écriture, de cette exploration des œuvres passées. Le Soulier trouve sa place en préambule travail en ce qu'il est, d'abord, interrogation de l'héritage pictural du siècle d'or, et en ce qu'il offre, ensuite, une préfiguration des principaux enjeux de la critique d'art claudélienne. Il en préfigure les deux orientations thématiques réflexion enthousiaste sur la catholicité baroque, et celle, méditative, qui s'épanouira avec l'"introduction à la peinture hollandaise". Posé par Claudel comme frère isolé, dans une modernité sacrilège, des "maitres du baroque", le peintre J. M. Sert, a fait prendre corps à la réflexion claudélienne sur le baroque pictural, approché selon deux axes, un baroque dynamique, celui de l'effet dramatique et de l'emphase gestuelle qu'il met paradoxalement à jour à partir des œuvres qu'il n'apprécie guère, Greco, et un baroque eucharistique (Rubens et Titien) et qui se concentre sur le corps féminin. Substituant à l'appropriation visuelle du tableau la mise en écoute que le contemplateur rentre en lui-même et découvre "l'habitacle secret" d'anima, qui trouve dans la peinture hollandaise sa représentation plastique. La réflexion sur la p seulement prend place dans ce retour méditatif, mais les tableaux interprétés par Claudel le représentent dans une sorte d'autoréflexion : le poète intègre à ses commentaires picturaux une mise en abyme de sa propre expérience de contemplation dans toutes ses composantes, "externes", vieillesse, méditation biblique, mais aussi internes, la peinture comme représentation allégorique du "personnel" de nos facultés (imagination, volonté, mémoire) ou de "la pensée en plein travail". "