thesis

Les Physiologies en France au 19e siècle : étude littéraire et stylistique

Defense date:

Jan. 1, 1986

Edit

Institution:

Paris 4

Disciplines:

Abstract EN:

In this study of les physiologies in France in 19th century, the point is, by means of stylistics, to find constants in these studies of manners which invade Paris and France particularly from 1840 to 1845, in order to determine whether les physiologies constitute a literary genre. If the physiologists follow the tradition of La Bruyere's caracteres and of the studies of manners of the 18th century, they can also innovate and using the technique of caricature and of "portrait-charge", insert their texts in actuality. So, in les physiologies appears the history of the events, the ideas, the literature of a period that anybody can experience. This last point induces us to consider the nature of the reading public of les physiologies which is culturally and politically distinguishable. In fact, les physiologies, by their style, are linked to the political newspapers opposed to the July monarchy. But, using the descriptive and classificatory method of zoologists, the physiologists assume a distant position from scientific physiologists and particularly from the social physiologists who want to upset the regime in promoting a unitary view of society. And it is by their fragmentary and fragmented view of reality that les physiologies become a literary genre. So, when in the second part of the 19th century, a more and more unitary view of phenomenon predominate over minds, les physiologies will change and die. It is in this perspective we may question a possible revival today of a genre which is not one.

Abstract FR:

Dans cette étude littéraire et stylistique des Physiologies en France au 19e siècle, il s'agit de mettre à jour, par la méthode stylistique conçue comme un moyen et non comme une fin, des constantes dans ces études de mœurs qui envahissent la capitale et la France de 1840 à 1845 surtout, afin de déterminer si l'on a affaire à un véritable genre littéraire. Pour s'inscrire dans la tradition des caractères de La Bruyère et des tableaux de mœurs du 18e siècle, les physiologistes n'en innovent pas moins et, toute physiologie devant être illustrée, ils empruntent à la technique de la caricature et du portrait-charge, inscrivant ainsi délibérément leurs ouvrages dans l'actualité. Aussi, à travers les physiologies apparait l'histoire ou plutôt la "petite histoire" vécue et imaginée par le commun, des évènements, des idées et de la littérature d'une époque. Ce dernier point conduit à envisager la nature du public des physiologies, public culturellement et politiquement marqué. En effet, par leur écriture, les physiologies sont liées aux journaux politiques d'opposition. Mais, à adopter la méthode descriptive et classificatrice de la zoologie, nos auteurs s'éloignent des physiologistes scientifiques et des physiologistes sociaux qui, en proposant une vision unitaire de la société, ébranlent les fondements du Régime de juillet. Et c'est par cette vision fragmentaire et fragmentée du réel que les physiologies se constituent en genre. Aussi, lorsque dans la seconde moitié du 19e siècle, une vision toujours plus unitaire des phénomènes s'imposera aux esprits, les physiologies se métamorphoseront-elles et se nieront-elles elles-mêmes. C'est dans cette perspective que l'on peut s'interroger sur la renaissance d'un genre qui n'est précisément pas un.