thesis

Des mots dorés pour un siècle de fer : les mimes, enseignements et proverbes de Jean-Antoine de Baif

Defense date:

Jan. 1, 1987

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Institution:

Paris 10

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

This comprehensive study of the mimes, enseignements et proverbes offers a succession of various approaches to this little known work. After a short biographic inquiry about Baif's social and personal position during the reign of henry III, chapter II deals with the way the work came into being (1574-1589), the different editions (1576, 1581, 1597, etc. ) And the fortunes of the text. Chapter III is an attempt at finding some kind of structure or formal rules in this apparently chaotic work. The study of the sources (IV) shows the scope and the variety of this gnomic compilation. It also reveals the diverse processes by which are adapted and cast into the same mold maxims and lessons borrowed "tant des anciens auteurs hebrieus, grecs et latins, que du commun usage des peuples françois, italiens et espagnols". However, this huge anthology gains its full meaning in the troubled context of the wars of religion; therefore chapter v reviews Baif’s political and religious development during this period: he can be regarded as a "politique", supporting civil peace against the ligue's intolerance and deploring the great's incapacity to handle the ills of the kingdom. The last chapter shows Baif divided between multifarious aims: militant ambition and didacticism, desire for poetic pleasure and satire, sheer outrage against his time leaving him in a state of total despair and confusion.

Abstract FR:

Après une brève enquête biographique sur la situation sociale et personnelle de Baïf durant le règne d'Henri III, le chapitre 2 retrace la genèse des mimes (1574-1589), l'histoire des éditions (1576, 1581, 1597, etc. ), puis la fortune du texte jusqu'au XIXe siècle. Le chapitre 3 décèle dans cette œuvre apparemment décousue une esthétique de variété et de discontinuité, mais aussi les règles formelles qui président à l'élaboration du genre du mime. Dans le cadre ainsi délimité, l'étude des sources montre l'ampleur et la diversité de cette compilation gnomique et la multiplicité des procédés d'adaptation mis en œuvre pour couler dans un même moule des emprunts à la bible ou à la sagesse païenne de l'antiquité (Theognis, Stobee, Esope, Syrus, Horace, Sénèque, etc. ) Ainsi que d'innombrables proverbes vulgaires. Mais cette immense anthologie morale ne prend sens que dans le contexte trouble des guerres de religion; le chapitre 5 retrace donc l'évolution politique et religieuse de Baïf durant cette période: il apparait des 1576 comme un "politique" qui milite pour la paix civile en déplorant l'intolérance ligueuse et l'incapacité des grands à remédier aux maux du royaume. Le dernier chapitre montre Baïf partagé entre de multiples projets: ambition militante et didactique d'une part, qui voue le poète à l'expression de la vérité; souci du plaisir poétique d'autre part, qui lui commande d'amuser, de divertir; fureur outrancière contre son siècle enfin, qui fait des derniers mimes l'exutoire d'un désarroi généralisé.