La sensibilité humaine et l'inspiration religieuse dans l'oeuvre de Gilles Le Muisit (1272-1353) : étude des mentalités médiévales
Institution:
Paris 4Disciplines:
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Abstract EN:
If Gilles le Muisit (1272-1353) - Saint-Martin of Tournai's Benedictine abbot and author of four Latin treatises, including two chronicles, as well of two administrative reports and thousands French verse isn't completely unknown, he isn't nevertheless studied a lot. We try to repair this injustice by showing in a global vision and in the same time in more precise studies the richness and the specificity of these important works, from the particular angle of the human sensibility and the religious inspiration. We lay stress on the author's thoughts, about historical account and his writing, as well as the nature and the inspiration of his pieces of poetry; among them he notably develops a moral autobiography (the friend and the blind old man). We show his era's description (about laymen and ecclesiastics). We have to particularly pay attention to the lively debate against women, as well as the evocation about different miracles and wonders, but above all the three extraordinary events of 1349 (plague, destruction of Jewish people, coming of the flogging men). These events appear as very important for him and he tries to explain them in a religious meaning. We finally insist on Gilles le Muisit's own spirituality, how he places himself, particularly in relation to the aspirations of the beguines, the mendicant orders and the months. His religious thought is deeply ascetical (against the world, the flesh and the devil, and expressing a sincere marian devotion, a real feeling of repentance and an ars moriendi), but also mystical with a reflection about the world's destiny through the observation of signs of time, astrological predictions and the belief in the action of providence. The author raises queries about the modalities and finalities of his speech. A study of the miniatures throws light on the main themes that we studied. Engaging personality of whom we draw a portrait, Gilles deserves to take place among the different chroniclers and moralists of the middle ages.
Abstract FR:
Si Gilles le Muisit (1272-1353) - abbé bénédictin de Saint-Martin de Tournai et auteur de quatre traités latins, ainsi que de deux mémoires administratifs et de plusieurs milliers de vers français - n'est pas tout à fait un inconnu, il reste encore peu ou souvent mal étudié. C'est cette injustice que nous essayons de réparer en montrant, dans une vision d'ensemble en même temps que dans des études plus précises, la richesse et la spécificité de cette œuvre importante, sous l'angle particulier de la sensibilité humaine et de l'inspiration religieuse. Nous mettons en valeur les réflexions de l'auteur sur le témoignage historique et son écriture, ainsi que la nature et l'inspiration de ses poésies, où il développe une autobiographie morale (l'ami et le vieillard aveugle). Nous montrons la description qu'il donne de son époque (des laïcs et des ecclésiastiques). Il faut retenir le débat animé qui l'opposa aux femmes, ainsi que l'évocation de plusieurs miracles et prodiges, mais surtout des trois évènements extraordinaires de 1349 (peste, destruction des juifs, arrivée des flagellants) qui prennent une dimension importante pour lui et qu'il essaie d'expliquer dans un sens religieux. Nous insistons enfin sur la propre spiritualité de l’abbé, comment il se situe notamment par rapport aux aspirations des béguines, des ordres mendiants et des moines. Sa pensée religieuse est fortement ascétique (contre le monde, la chair et le diable, et exprimant une sincère dévotion mariale, un sentiment vécu du repentir et un ars moriendi) mais aussi mystique, avec une réflexion sur la destinée du monde dans l'observation des signes des temps, les prédictions astrologiques et la croyance en l'action de la providence. L'auteur réfléchit sur les modalités et les finalités de sa prise de parole. Une étude des miniatures éclaire les grands thèmes étudiés. Personnalité attachante dont nous donnons un portrait, Gilles mérite donc une place parmi les chroniqueurs et moralistes du Moyen Âge.