thesis

Réflexions et rêveries sur les jardins en France (1761 à 1808)

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

The gardens known as « picturesque » are considered through the corpus of French texts from 1761, year of la Nouvelle Héloïse, to 1808, year of the publication of la Description des nouveaux jardins de la France et de ses anciens châteaux by Alexandre de Laborde. The purpose of this study is to analyze this corpus and to understand its diversity and| abundance. The first part deals mainly with the corpus in regard to its formal diversity. The second part tackles the literary aspect. The third one sets outs the constitutive elements of this aesthetic, essentially paradoxal. As far as the gardens are seen as anthropocentric concepts, they are finally considered as moral and psychological objects. The success of the garden is probably due to the fact that it is seen as a synthesis between a contradictory universe and a hope of conciliating the contraries. The garden succeeds in showing and moving away nature and its threats, through a mixture of apparent freedom and rigorous organization. The useful joined with the pleasant allows the satisfaction of most humble needs and prevent the favourised walker from enjoying a too obviously selfish pleasure. The gardening reaches the status of an art that takes its value from the way it is seen rather than the way it is made. All this need some illusion. The triumph of fiction is also the one of texts which, from a necessarily disappointing reality, lead to a final victory of imagination.

Abstract FR:

Les jardins dits «pittoresques » sont envisagés à travers le corpus des textes français qui leur sont consacrés de 1761, date de la Nouvelle Héloïse à 1808, année qui voit la parution de la Description des nouveaux jardins de la France et de ses anciens châteaux d’Alexandre de Laborde. L'objet du travail est d'analyser ce corpus et d'en comprendre la diversité et l'abondance. Une première partie s'intéresse d'abord au corpus envisagé surtout dans sa diversité formelle. La dimension littéraire de ces textes est abordée dans une deuxième partie intitulée «une fiction ». Un troisième volet tente d'exposer les éléments constitutifs de cette esthétique, essentiellement paradoxale. Dans la mesure où les jardins sont perçus selon des conceptions anthropocentriques, c'est comme psychologie et comme morale qu'ils sont enfin évoqués. Son succès, le jardin le doit, semble-t-il, au fait qu'on voit en lui la possibilité d'une synthèse d'un univers contradictoire et l'espoir d'une réconciliation des contraires. Parvenant tout à la fois à représenter et éloigner la nature, il met en scène ses menaces et les écarte en conciliant les apparences de la liberté et la réalité d'une organisation rigoureuse. L'utile et l'agréable, réunis à cette occasion, permettent de satisfaire les besoins des plus humbles et évitent au promeneur plus favorisé l'indécence d'un plaisir inique. Le jardinage accède en outre au statut d'un art qui met l'accent sur la réception au détriment de la fabrication et manifeste ainsi, une fois de plus, les privilèges du moi. Tout ceci cependant, comme le dit Julie dans la Nouvelle Héloïse, ne peut se faire «sans un peu d'illusion ». Le triomphe de la fiction est aussi celui des textes qui, sur une réalité nécessairement décevante, assurent la victoire définitive de l’imaginaire.