L'expression du vrai dans le discours scientifique médiéval en langue vulgaire (XIIIème-début XIVème siècle) : étude linguistique
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Paris 4Disciplines:
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Pour que sa parole devienne parole de véridiction, l'encyclopédiste utilise toutes sortes de procédures de crédibilisation. La proposition peut-être garantie par des autorités représentées par les anciens, les autorités diégétiques, d'expérience ou grégaires qui donnent au discours sa dimension polémique. La première partie de cette étude leur est consacrée. La deuxième suit l'itinéraire qui fait passer l'encyclopédiste du statut de doxographe à celui de nouvelle parole d'autorité. Assumer la position de celui qui dit vrai nécessite l'intervention d'un @@ qui, par ses questions, ses objections et finalement par son silence, se fait << donateur >> de vérité. Mais il s'agit-là d'un pseudo-dialogue où le vrai est imposé. L'œuvre de vulgarisation scientifique est toujours polyphonique et les instances énonciatives qui y sont convoquées participent à la construction de la vérité. Les trois derniers chapitres révèlent une autre rhétorique du discours vrai qui utilise les ressources que les mots, le monde et le texte mettent à sa disposition pour légitimer les assertions. Les effets de vérité s'originent dans le langage et il est alors fait appel à la définition et à l'étymologie. Les arguments tires des faits donnent l'illusion que c'est le monde vécu qui fonde les affirmations du locuteur : l'expérience, pourtant stéréotypée, l'analogie, l'exemplum, détourné de sa visée moralisatrice, et le fait fictif relèvent de cette méthode inductive. Le texte est un lieu de tensions : la toute puissante vérité devient l'énonciateur suprême devant lequel même le conte, moribond il est vrai, n'a plus qu'à s'incliner. Les arguments utilisés, procédés traditionnels auxquels il est assigné une fonction particulière dans la stratégie de véridiction, sont caractéristiques de la mentalité préscientifique et la vérité est plus dans la forme que dans le contenu. L'œuvre didactique est la manifestation d'un vouloir : celui de l'élaboration d'un savoir par la classe des clercs qui a conscience que la est le chemin qui mène au pouvoir.