thesis

La Fontaine et la culture allégorique

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Institution:

Paris 4

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Abstract EN:

This study aims to point out how much the art of la Fontaine, in its development, owes to allegorical culture - i. E. Symbolic and emblematic reading and writing, as well as the vast literature it commands. The thesis opens with a general view on this field in 17th century France: in its extent, social uses and specific forms; in its inner coherence (as a culture of speaking and meaningful pictures leading to meditation); in its creative movement. The author tries first to establish the familiarity la Fontaine had with this culture during the time of his intellectual growth; he then studies his works chronologically in order to see how the poet gradually appropriates allegorical devices. The selection of texts analyzed encompasses the major works of the 1658-69 decade but the contes: Adonis, a tiny epic that can be read as a love-psychomachia; Le songe de Vaux, an encomtun-allegory which takes the form of a symbolic dream, based on an enigmatic plot, full of personifications fighting in an aesthetic paragon; the 1668 fables, halfway between satirical allegory (a cryptic plea for Fouquet) and moral allegory - according to the general/peculiar dialectic bound to emblematic forms, to which fable was related. All these trends mingle in psyche - at the same time a figurative aesthetic reflexion, an oblique political lesson, a variation on a classical myth, as well as an allegorical progress and a meditation upon passions. With this work, la Fontaine reaches an acme in its exploration of the allegorical field. These analyses show that the poet used allegorical writing in a very light and subtle way - by no mean as a rigid code, nor as a didactic medium, rather as an expressive device related to the eloquence of the passions, which enabled him to engage a reflexion upon his art, and to study the various ways to convey a meaning to his readers. As such, allegorical culture played a decisive role in the elaboration of his highly implicit, ironic and meditative poetry.

Abstract FR:

La thèse vise à mettre en évidence la part de la culture allégorique - i. E. Des modes de communication symbolique et figurée, et de l'intertexte ainsi défini - dans le développement poétique De la Fontaine. L'étude s'ouvre sur une vue générale de cette culture au XVIIe siècle: extension, usages sociaux, genres littéraires spécifiques; cohérence interne (culture de l'image de méditation éloquente et signifiante); dynamique créatrice ou "innutrition allégorique". On tente de resituer par rapport à cet ensemble la formation intellectuelle du poète, avant d'analyser son œuvre chronologiquement, pour y déceler une appropriation progressive de cette culture. Le corpus étudié comprend les grandes œuvres de la période 1638-69, hors les contes : Adonis, poème épique miniature, se lit comme une psychomachie amoureuse; allégorie encomiastique, Le songe de Vaux adopte la forme du songe visionnaire, structure son intrigue sur une énigme et figure un débat esthétique par une joute de personnifications; les fables de 1668 oscillent entre allégorie satirique (défense cryptée de Fouquet) et allégorie morale, selon la dialectique de l'universel et du particulier propre à l'emblème, auquel la fable se rattache. Psyché enfin conjoint tous ces aspects: réflexion esthétique, discours politique oblique et variation sur un mythe classique, l'œuvre constitue un pèlerinage allégorique et moral dont la fin est une méditation sur les passions. Apogée de l'appropriation des champs de l'allégorie, elle prélude aux fables de 1678, évoquées en conclusion. De ces analyses, il ressort que la Fontaine propose un usage souple et discret de l'expression allégorique: elle n'est pas pour lui un code, un medium didactique, mais un procédé expressif qui s'appuie sur le langage des passions; instrument de réflexion esthétique, elle lui a permis de penser le partage du sens avec le lecteur, et fonde en partie les effets de connivence, d'ironie et d'invite à la méditation caractéristiques de son œuvre.