Description syntaxique du créole réunionnais : essai de standardisation
Institution:
Aix-Marseille 1Disciplines:
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Ce travail a pour but la description syntaxique du parler créole réunionnais non du point de vue de la dispersion et de la variation sociale, régionale ou ethnique propre à ce parler comme à toute langue, mais du point de vue d'une certaine convergence, d'un pôle commun à tous les individus d'une communauté territoriale : La Réunion, dont l'identité linguistique est loin d'être perçue positivement. C'est pourquoi cette description linguistique se voudrait être un essai de standardisation dans sa conception linguistique mais aussi dans son image sociolinguistique. Jusqu'à ce jour il n'y a jamais eu de véritable description syntaxique du réunionnais et l'idéologie locale véhicule le sentiment que le créole n'a pas de grammaire et qu'il n'est qu'un patois éclaté en paroles régionalisées ou ethnicisées bien qu'on accepte, à travers cette mosaïque imaginaire, de reconnaître la possibilité et la réalité d'une incompréhension totale d'une région à une autre, d'une classe sociale à une autre, d'une ethnie à une autre. . . L'influence du français dans cette espace géo-linguistique créole n'est pas étrangère à la perception qu'ont les créolophones de leur propre langue maternelle même s'ils sont unilingues. S'ils sont bilingues la plupart du temps ils ne perçoivent le français que monolithiquement, dans sa forme fictive, idéologique et symbolique standard. Il fallait donc analyser cet effet relationnel du créole et du français dans la situation de diglossie. Avec la standardisation du créole nous ne visons pas à constituer une forme fictive de cette langue bien que celle-ci soit nécessaire à la perception symbolique du créole, langue maternelle d'une communauté prise par l'histoire au schéma de la diglossie : cette situation où le vernaculaire est minoré par rapport à la langue officielle ; nous ne visons pas à constituer cette forme standard symbolique tout en sachant qu'elle fonctionnera comme telle dans l'idéologie et contribuera ainsi à diminuer la distance diglossique si néfaste à l'autoperception de soi dans le parler ordinaire ; nous ne visons pas à constituer une variété linguistique éclatée alors qu'il est indéniable - ce que montrera la description - qu'il existe " un noyau dur " fondamentalement commun à tous les locuteurs réunionnais créolophones. Cette situation de diglossie devait être analysée dans tous les secteurs de l'activité langagière donc sociale. La description syntaxique d'une langue orale prise en particulier exigeait l'utilisation d'un corpus, d'une méthode d'observation distributionnelle de surface avant d'aborder l'organisation des règles de syntaxes. Cette construction ne pouvait se faire indépendamment des valeurs dans la langue, des situations référentielles où l'idéalité du système puise sa dynamique dans la réalité empirique. Nous avons choisi comme fondement de l'analyse la théorie générative et transformationnelle standard de N. Chomsky.