Approche des problèmes de langage des enfants mongoliens
Institution:
Lyon 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Language problems of down's syndrome children are viewed in relation to the distinction introduced by Jacques Lacan between speech and word. The approach used underlines the necessity to go behind the framework of a developmental theory for language. After a report of the psychology research dedicated to the language problems of mongoloid children relatively to normal children, the author, basing her research on a group of dialogues drawn from her professional experience, distinguishes as a syntactic characteristic of the children's speech a tendency for a minimal syntactic articulation. A conversational analysis of the dialogues permits to demonstrate that immaturity of speech increases the dependency of the other person's speech. The immaturity of the children's speech risks to hide the recognition of the language's symbolic dimension, the word's dimension. The question of the advent of the word's subject is specified by the analysis of a mongoloid child's abusive dialogue : for a child whose body is the sign of handicap, there is a risk of the deny of the symbolic law of language. The evident physical traits of mongolism submits the retarded child, more than the normal child, to the risk of an exclusively imaginary relation with the other. Down's syndrome thus causes the image of monstrosity excluding the child from the symbolic human universe. If the child's handicap is imaginarily assimilated to the symbolic lack of the speaking being, and withdraws him from the recognition of the other, the child doesn't acceed to word. His speech fails to represent him as a desiring subject. Besides the recognition of the word's symbolic mediation, the mongoloid child cannot become a language's subject.
Abstract FR:
Les problèmes de langage des enfants trisomiques 21 sont envisagés par rapport à la distinction introduite par Jacques Lacan entre discours et parole. L'approche réalisée souligne la nécessité de dépasser le cadre d'une théorie développementale du langage. Après un compte rendu des recherches de psychologie comportementale consacrées aux troubles de langage des enfants mongoliens comparativement aux enfants normaux, l'auteur, se basant sur un corpus de dialogues correspondant à son expérience professionnelle, dégage comme caractéristique syntaxique du discours des enfants la tendance à une articulation syntaxique minimale. Une analyse conversationnelle des dialogues permet de montrer que l'immaturité du discours des enfants accroit la dépendance du discours de l'interlocuteur. Cet aspect d'immaturité du discours des enfants risque d'occulter la reconnaissance de la dimension symbolique du langage, la dimension de parole. La question de l'avènement du sujet de la parole est précisée par l'analyse du discours injurieux d'un enfant mongolien : pour un enfant dont le corps est d'abord le signe du handicap, il y a risque d'une dénégation de la loi symbolique du langage. Le mongolisme, inscrit dans les altérations visibles du corps, soumet l'enfant arriéré, davantage que l'enfant normal, à l'emprise exclusive d'une relation imaginaire avec l'autre ; la trisomie 21 suscite ainsi l'image d'une monstruosité excluant l'enfant de l'univers symbolique humain. Si le handicap de l'enfant est assimilé imaginairement au manque symbolique de l'être parlant et le soustrait à la reconnaissance de l'autre, l'enfant ne peut advenir à la parole. Son discours échoue à le représenter comme sujet désirant. Hors de la reconnaissance d'une médiation symbolique de la parole, l'enfant mongolien ne peut devenir sujet du langage.