thesis

Le devenir écrivain de Roger Vailland : 1944-1955

Defense date:

Jan. 1, 1986

Edit

Institution:

Paris 10

Disciplines:

Authors:

Directors:

Abstract EN:

Conceived as an introduction to Vailland, the thesis shifts the normal center of interest in his work in order to define his literary uniqueness (singularity) and the way it is achieved. This reevaluation of his work involves an examination both of the way Vailland became a novelist and of the development of his intellectual and literary activities - plays, essays, journalism, letters, and diaries. Without separating Vailland's biography from his work, the thesis sets out, beginning with an analysis of "drôle de jeu", to establish Vailland’s realization of the coincidence between his own life and the resistance to the Nazi occupation. Such a coincidence between society as a whole and the individual finds expression in an ethic of sovereignty which in turn is linked closely to a revolutionary ideology. This ethic forms the base of Vailland’s activity as a writer and of the uniqueness of his work. At the same time an analysis of the development of Vailland’s novels - and in particular of 325 000 francs with reference to the manuscript - which separates the fictional aspects from the didactic ones, also underlines the direct relevance of the latter to the fiction. The role played by these didactic elements in his novels is moreover necessary for the way in which they evolve from his essays or his journalism and for their very form. The thesis considers Vailland’s life and work as a single projection of his thinking, manner of working and the dynamic of his fiction. The thesis clarifies certain basic problems - social as well as literary - inherent in the evolution of society during the 1950s without avoiding some of thorny issues of that period, for example socialist realism.

Abstract FR:

Conçu comme une introduction à Vailland, l'ouvrage déplace les centres d'intérêt de la lecture de son œuvre afin d'indiquer le profil de sa singularité littéraire et les voies de celle-ci. Cette réévaluation de l'œuvre se fait en posant la question de la constitution en romancier de Vailland, puis du développement de son activité intellectuelle et littéraire - théâtre, essais, journalisme, écrits intimes - à partir de cet évènement. Ne séparant pas la biographie de l'œuvre, l'analyse met en évidence, avec drôle de jeu, l'expérience que fait Vailland entre 1942 et 1945 de la coïncidence de sa vie et de la résistance a l'occupant nazi. Cet accord entre le mouvement collectif de la société et l'individu se cristallise dans une éthique de la souveraineté liée à une politique révolutionnaire. Cette éthique est à l'origine de l'activité d'écrivain de Vailland et de la singularité de son œuvre. En même temps, l'analyse du mouvement des romans de Vailland - et tout particulièrement de 325 000 francs avec la référence au manuscrit du livre - en établissant un partage entre récit fictif et énoncés didactiques montre le rôle fonctionnel de ces derniers. Ce rôle est d'ailleurs cohérent avec les conditions d'écriture des livres de fiction de Vailland qui tous se substituent à des essais ou à des enquêtes journalistiques. L'ouvrage saisit donc la vie et l'œuvre de Vailland dans l'unité d'une démarche de pensée, d'une procédure de travail, du fonctionnement de la fiction, et éclaire à partir de cette structure certains problèmes de fond - sociaux et littéraires - inhérents a l'évolution de notre société dans les années cinquante, sans éviter les questions épineuses de la période, telle celle du réalisme socialiste.