thesis

Le lieu dans l'oeuvre romanesque d'Edouard Glissant

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

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Abstract FR:

Thème récurrent chez Edouard Glissant, le lieu s'affirme comme base d'une réflexion philosophique qui mène de l'acharnement à s'ancrer dans une terre et une identité propres, à l'utopie créatrice d'une totalité-monde. Dans la tentative d'implantation dans un lieu identitaire, et dans le passage vers une totalité reconstruite dans l'imaginaire, se dessine une conception du monde fondée sur la prise en compte du divers qui est caractéristique de la pensée d'Edouard Glissant. Toute l'oeuvre est orientée vers cette recherche qui s'avère être un questionnement sur l'espace et sur l'identité. Partant du principe que le peuple issu de la matrice du bateau négrier, peuple à l'origine multiple et artificiellement recréé, ne peut pas se réclamer d'un "territoire atavique", l'auteur déclare "il nous faut inventer notre modèle du lieu". Dès lors, dans la mesure où, pour lui, l'homme tient son existence et son identité de son lieu, Edouard Glissant propose de tisser de nouvelles relations avec la terre. C'est cette liaison particulière qu'il met en oeuvre dans une écriture où l'objectif avoué est de réenraciner l'être antillais dans une terre deniée, et de reconstruire parallèlement son identité. Le lieu va constituer alors, dans le corpus, l'élément essentiel : en lui se trouvent la clé de l'histoire, la vérité de l'identité, mais aussi une lecture du monde. Pour lui donner corps, l'auteur le rend omniprésent dans le récit et le fait éprouver aux personnages par toutes les modalités possibles. Il crée entre l'homme, le paysage, le langage, une sorte de symbiose, fusion ou confusion, où chacun des membres engendre l'autre, les rendant ainsi vitalement indissociables. Par son inlassable présence dans la narration, le lieu prend un caractère démesuré. Il quitte sa vocation première pour aborder l'étendue et devient prétexte d'une réflexion philosophique sur le monde. Le principe de la relation permet d'intégrer dans le rapport au lieu tout ce qui fonde la pensée glissantienne : la remise en cause de l'unicité au profit du multiple et de l'errance, de l'autre et de l'ailleurs qui font du lieu une constituante et une résultante d'un réseau de relations. Autour de la pensée du "relatif et du relie", l'auteur construit un véritable système où tout s'emboite et se répond.