Hexameron rustique de François de la Mothe le Vayer : édition critique
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The hexameron rustique, ou les six journées passées à la campagne entre des personnes studieuses was the last work of François de la Mothe le Vayer (1588-1672), member of the académie française, tutor to the young louis the fourteenth, and one of the most prominent of that small group of seventeenth century intellectuals known as "libertins erudits" (cf R. Pintard, le libertinage érudit, Paris, 1943). The social position of its author did not prevent the hexameron rustique from being placed on the index of banned books, soon after its publication in 1670: it is notably absent from the subsequent editions of la Mothe le Vayer's oeuvres. The only modern edition dates from 1875 and is entirely without annotation. The text consists of a series of six dialogues "in the style of the ancients", on topics ranging from the errors of translators to St Augustine's views on human reproduction in Eden. There is a survey of customs relating to the genital organs, an energetic attack on J. L. Guez de Balzac, a discussion of popular superstition and the cult of the saints, and a symbolic, and distinctly risque interpretation of the cave of the nymphs of the odyssey. The text reproduced is that of the first edition. The introductory essay considers the form and sources of the hexameron rustique, with particular emphasis on the influence of Montaigne’s essay "sur des vers de Virgile", before examining the content of each dialogue and the significance of the text as a whole. La Mothe le Vayer's copious learning, reflected in frequent quotations from writers ancient and modern, has necessitated the provision of footnotes equally copious.
Abstract FR:
L'hexameron rustique, ou les six journées passées à la campagne entre des personnes studieuses fut la dernière œuvre de François de la Mothe le Vayer (1588-1672), membre de l'académie, conseiller du roi, et un des représentants les plus éminents de ce courant de pensée que M. René Pintard a nommé "libertinage érudit". Malgré la position de son auteur, l'hexameron rustique fut mis à l'index peu de temps après sa parution en 1670, et ne figure dans aucune édition des œuvres. La seule édition moderne - de 1875 - se limita à reproduire sans annotation le texte de la première édition. Dans une série de six dialogues, la Mothe le Vayer se met en scène en compagnie de cinq de ses amis. En six journées, chacun à son tour prononce un discours, commente ensuite par les autres membres du groupe, sur un thème de son choix: "que les meilleurs escrivains sont sujets à se mesprendre"; "que les plus grans auteurs ont besoin d'estre interpretez favorablement"; "des parties appelées honteuses aux hommes et aux femmes"; "de l'antre des nymphes"; "de l'éloquence de (J. L. Guez de) Balzac"; "de l'intercession de quelques saints particuliers". Si notre auteur annonce dès le début que son récit est "à la mode des anciens", il faut reconnaitre également l'influence des modernes, et surtout de Montaigne, sceptique lui aussi: l'hexameron rustique n'est pas sans lien avec son essai "sur des vers de Virgile". De la critique littéraire à celle de la religion, le ton reste enjoué, légèrement moqueur, très souvent porté à la gauloiserie - témoin l'interprétation aussi libertine qu'érudite de l'antre des nymphes de l'Odyssée. Notre travail s'est proposé d'établir une édition critique de l'œuvre, dans la ligne des perspectives que nous venons de résumer.