thesis

La crise de 1830 et la production romanesque : romanciers secondaires, mineurs, inconnus... de 1928 à 1836

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The study of the secondary novelists from 1828 to 1836 is very illuminating to show the preponderant place acquired by the "romance" just before the advent of the popular novel. As an expression of the crisis of 1830, the richness of the novelistic production is at first remarkable by the importance and the length of the prefaces, "last barrier" before the surge of the "romance". The historical novel is a real laboratory of the novelistic genre, due to the choice of the characters, the structure of conflict, the importance of the familial story (the search or the rejection of the father). Also marked by the central function of the "romance", the "novel of manners" ("roman de moeurs") is a novel concerned by the political, social, and economical actuality, renewing in this way the novelistic archetypes. Otherwise, another category of novels is together attracted by innovation and imitation: the intellectual tendency is here the romantic irony, which, in fact, conducts to the reinforcement of the norm. The end of the studied period is characterized by the emergence of the industrial literature, based on "romance" clichés.

Abstract FR:

L'étude des romanciers secondaires des années 1828-1836 nous a permis de mettre en lumière la place prépondérante acquise par le romanesque au cours de ces années qui précèdent l'avènement du roman populaire. Envisagée comme une manifestation de la crise de 1830, la richesse de la production romanesque s'exprime d'abord dans les préfaces tout à fait spécifiques de l'école romantique, par leur longueur et leur présence réitérée. Elles sont le « dernier barrage » au romanesque, lequel va s'exprimer à travers le roman historique, auquel Walter Scott avait redonne une vigueur nouvelle. Laboratoire du roman par excellence, le roman historique - par le choix de ses personnages, par l'importance de la structure conflictuelle, par son rapprochement avec le roman familial (la quête ou le reniement du père) -, met en place les éléments favorables à l'établissement définitif du romanesque. Ainsi le roman historique marque de son empreinte le roman de mœurs qui ne fera que relayer le goût affirmé du public pour le romanesque, tout en l'amplifiant. Il se présente comme un roman d'actualité politique, sociale et économique et renouvelle les archétypes romanesques en privilégiant la figure féminine au travers de l'institution du mariage et en créant de nouveaux personnages-types comme le notaire, l'ouvrier, le magnétiseur. Aux cotes de ces fictions caractérisées figurent un ensemble de romans partages entre l'innovation et l'imitation qui réalisent le programme de l'ironie romantique. Associés à l'école du mauvais gout et du désenchantement, ils ne remettent finalement pas en cause l'institution du roman mais la renforcent, prisonniers qu'ils sont des stéréotypes qu'ils dénoncent, en normalisant l'anti-norme. La fin de la période étudiée marque dès lors la victoire du « romance », d'une littérature du cliché qui par l'introduction des illustrations ouvre la voie à la littérature industrielle.