Le moi et l'histoire dans la correspondance de Rosalie Jullien, 1794 - 1799
Institution:
Lyon 2Disciplines:
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Abstract EN:
Rosalie Jullien (ca. 1745-1824) wrote around 750 letters between 1775 and 1810 which are an interesting testimonial of the jacobin mind. The period of july 1794 to june 1799 chosen for edition and commentary is characteristic of a reflexion on history. Wife of Jullien de la Drôme, a montagnard member of the national convention, she usually writes to her children, mainly to the first-born, christened Marc-Antoine like his father, he named himself "Jullien de Paris", gained some fame at nineteen as an agent of the Commity of Public Safety and was imprisoned after the thermidor coup. She is strongly influenced by Rousseau. A desire for unity marks her attitude towards her family as well as her political thinking. Relating the events she knows in the journal des hommes libres or by her jacobin circle, she looks upon history as a struggle between good an evil and judges severely the post-thermidorian France. She cannot find an answer to her frequent interrogations on mistakes during the Terror, unanimity beeing hardly compatible with tolerance. She is tempted by the babouvist movement which aims at the restoration of revolutionary principles, but scared by its attitude towards property. Bonaparte's personality strongly appeals to her, but she quickly fears the dangers of his ambition.
Abstract FR:
Rosalie Jullien (vers 1745-1824) est l'auteur d'une correspondance de 750 lettres environ entre 1775 et 1810 qui offre un intéressant exemple de l'esprit jacobin. La période de juillet 1794 à juin 1799 retenue pour l'édition et le commentaire se caractérise par une réflexion sur l'histoire. Epouse d'un député montagnard de la convention, Jullien de la Drôme, elle écrit en général à ses enfants, surtout à l'ainé, prénommé Marc-Antoine comme son père, qui se fait appeler Jullien de Paris. Il avait acquis quelque célébrité à dix-neuf ans comme agent du Comité de Salut Public et fut emprisonné apres thermidor. Pensée et sentiments reflètent une influence préponderante de Rousseau. Le désir d'unité qui marque son comportement familial se retrouve dans son attitude politique. Relatant les évènements qu'elle apprend dans le journal des hommes libres ou par son entourage jacobin, elle considère que l'histoire est une lutte entre le bien et le mal et juge sévèrement la France d'après thermidor. Elle ne peut trouver de réponse a ses interrogations répétées sur les dévoiements de la Terreur, l'unanimité etant peu compatible avec la tolérance. Elle est tentée par le mouvement babouviste qui veut restaurer les principes révolutionnaires mais effrayée par ses conceptions sur la propriété. La personnalité de Bonaparte suscite par ailleurs son enthousiasme ; mais elle redoute rapidement les dangers de son ambition.