Georges Darien et l'anarchisme littéraire
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The anarchistic commitment of Georges Darien (1862-1921) can be studied through an accurate analysis of his literary and journalistic work and of its reception. The study of his correspondence - mainly unpublished -, of his life and of the historical and cultural context will add to this approach. Between 1886 and 1890, Darien moves in the young literary generation, makes his first appearance on the literary stage with “Bas les coeurs!” and “Biribi”, and his play “Les chapons” is found scandalizing. He is seen as a subversive, antimilitarist and naturalistic writer. As long as the literary themes are concerned - nationalism, the defeat of 1870, the criticism of the bourgeois conformism, all these subjects based on very personal approach - Darien is an antiestablishment writer, a real anarchist, and between 1890 and 1897, he actually commits himself in this way. If Darien criticizes the revanchards nationalists he also denounces socialism because of his hatred of parliamentary government and legal political action. After his defense of terrorism in “L'endehors” and the publishing of his review “L'escarmouche”, he leaves France in July 1894. With the passing years, Darien stands aloof from anarchism as he takes sides in personal freedom: “Le voleur” is actually a good example of his new aspiration. Since 1898, Darien has become more and more extremist in his political opinions. However, he remains faithful to his ideals of freedom and can be considered as an individualistic anarchist, preferring personal and violent action to the submission of the common people. In that respect, at the end of his life, he makes the choice of reformism to express clearly his ideals of freedom.
Abstract FR:
L'étude de l'engagement anarchiste de Georges Darien (1862-1921) repose sur une analyse précise de l'œuvre littéraire et journalistique de l'auteur, de la réception de celle-ci, de sa correspondance en partie inédite, de sa vie, et du contexte historique et culturel contemporain. Entre 1886 et 1890, Darien, qui fréquente la jeune génération littéraire, fait ses débuts sur la scène littéraire avec « Bas les cœurs! » et « Biribi », et sa pièce « Les chapons » fait scandale. Il est perçu comme un écrivain subversif, un antimilitariste, un naturaliste ; mais par les thèmes qu'il aborde, le nationalisme, la défaite de 1870, la critique du conformisme bourgeois, et par la façon si personnelle dont il les traite, avant tout parce qu'il s'inspire de sa propre expérience, Darien est d'abord un écrivain contestataire, un anarchiste qui s'ignore, car il n'utilise pas ce terme avant 1890. La période qui va de 1890 à 1897 est celle de l'engagement. Tout en continuant à critiquer le nationalisme revanchard, Darien se détourne, par haine du parlementarisme, des possibilités d'action légale, que présente notamment le socialisme. Apres avoir défendu les actes terroristes dans « L'en dehors » et publie sa revue « L'escarmouche », il fuit la France en juillet 1894. Cependant ce militantisme va de pair au fil des ans avec une revendication accrue de liberté individuelle : Darien finit par prendre ses distances avec l'anarchisme dans « Le voleur », au nom de l'individualisme. A partir de 1898, il poursuit cette évolution qui l'amène à tenir des propos toujours plus extrémistes. Il reste cependant fidèle à l'idéal libertaire, et relève de la catégorie des anarchistes individualistes, de ceux qui par mépris de la soumission populaire, s'en remettent à l'action individuelle violente. De même, la voie réformiste qu'il choisit dans ses dernières années ne constitue pas un reniement de son passé mais une manifestation peu commune de l'idéal libertaire.