thesis

Les avatars du langage dans le théâtre de Ionesco

Defense date:

Jan. 1, 1997

Edit

Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Apparently diverted from its natural function, subjected to rules which are not its own, language in Eugene Ionesco’s theatre, traps the characters in speech patterns which far from making communication with others easier for them, isolate them. Ionesco manipulates language, alters its functions. From the characters' incoherent speeches, to their apparent inability to establish a real dialogue, to the diverting of the traditional character naming process, everything suggests that language is a "slip of the tongue", a "subconsciously deliberate mistake" as it were. This particular relationship with language as a whole, both verbal and non-verbal together with body language that is often compulsive, or favorite themes, which are found in psychotic pathologies, justifies a psychopathological approach. This deviant language as seen in Ionesco’s writing reflects suffering and dissatisfaction of a metaphysical nature; and it also seems to go beyond the mere question of artistic intent, to find a forgotten unity of meaning and to shape itself beyond usual communication.

Abstract FR:

Apparemment arraché à sa destination "naturelle", soumis à des lois qui ne sont pas les siennes, le langage, dans le théâtre de Ionesco, emprisonne les personnages dans un discours qui, loin de faciliter la communication avec autrui, les isole. Le langage est manipulé, ses fonctions sont altérées. L'incohérence des propos des personnages, l'impossibilité (apparente ?) d'établir un véritable dialogue, le détournement du procédé traditionnel de nomination des personnages, tout suggère que le langage est un lapsus, un "acte manqué" en quelque sorte. Ce rapport particulier entretenu à l'ensemble du langage, verbal et non verbal, associé à une gestuelle souvent compulsive, ou à des thèmes de prédilection, que l'on retrouve dans certaines pathologies psychotiques, justifie une approche psychopathologique du langage. Reflet d'une souffrance et d'une insatisfaction d'ordre métaphysique, cette "écriture de la folie" semble dépasser la simple question de l'intention artistique, pour retrouver une unité de sens oubliée, et s'élaborer au-delà des champs ordinaires de la communication.