thesis

Le discours du fou aux xiie et xiiie siecles. Etude comparee des discours litteraire, medical, juridique et theologique de la folie

Defense date:

Jan. 1, 1990

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The madman is a recurrent figure in the literature of the 12th and 13th centuries : yvain, lancelot or tristan first take to the woods, then sink into madness. For a better definition of the specific quality of the literary language on madness, it should be opposed to more "technical" languages, those of law, medicine and theology. In law, the madman is fundamentally an incapable person who has to be replaced and represented. In medicine, madness is accounted for by an excess- a plethora of cold humours (melancholy) or warm humours (frenzy, cho- ler) and will be only given a somatic treatement. Little is yet said about the soul and other psychiatric matters. In theology, madness is only considered in its relation to wisdom, which enhances its essentially allegorical nature, as in the paulinian paradoxes on the folly of the cross. Literature uses and makes us of those three languages in several ways : it simplifies, subverts or mocks them. But the originality of literature mainly lies in the madman's accession to speach ; while medicine and law only acknowledged the madman as an object, literature endows him with the right to speak, whether it be tristan in folies or "derves" in jeu de la feuillee. Feuillee.

Abstract FR:

La figure du fou apparait frequemment dans la litterature arthurienne des xiie et xiiie siecles : yvain, lancelot ou tristan sombrent tour a tour dans l'errance sylvestre, puis la folie. Pour cerner l'originalite du discours litteraire sur la folie, il convient de le confronter aux discours "techniques" : droit, medecine et theologie. Pour le droit, le fou est fondamentalement un incapable qu'il s'agit de remplacer et de representer. Pour la medecine, la folie s'explique par un exces plethore d'humeurs froides (chez le melancolique) ou chaudes (chez le frenetiquecolerique) - et la therapie sera alors purement somatique ; d'ame et de "psych- iatrie", il est encore peu question. Quant au discours theologique, il ne considere la folie que dans son son rapport avec la sagesse, exhibant ainsi sa nature essentiel- lement allegorique, comme en temoignent les paradoxes pauliniens sur la folie de la croix. La litterature joue de plusieurs manieres de ces trois discours : elle les simplifie, subvertit ou parodie. Mais l'originalite de la litterature est surtout dans l'accession du fou au discours : alors que la medecine ou le droit ne connaissaient guere que le fou en position d'objet, la litterature laisse la parole au fou, et cela du tristan des folies au "derves" du jeu de la feuillee.