Femmes du peuple ou la représentation de la femme du peuple dans l'oeuvre de Claire Etcherelli
Institution:
Saint-EtienneDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis is about the portrait of simple women in the Claire Etcherelli's work in relation to the fictions about people, workers and women since the end of the XIXth century. After the introduction about the simple women problematic, the first part "From the childhood to the shock against the city", the thesis describes solitary childhood, uneasy adolescence with exhausted fathers and a great brother who is the opening on the world. The exit from adolescence is toward anonymous bedrooms hardly conquered in outskirts of cities, confused and grey territories. The city is a terrible initiation for the young woman, revealing her own internal fault line. The second part "The true life is not here" (chap. 4 to 8) tells us about the first servitude in cities : the work on the chain, the divided time, its anaesthetic effect. The author describes also the split between workers, their racisms, usually hindered in traditional worker's fictions. There is no lyricism about work or workers solidarity ; work is only malediction. Woman's work is it even more. Without training, women are confined to non qualified, precarious and non gratifying jobs. It remains to them the culture of the poor limited to bars and newspapers with the revenge of fantasies, about free time, about the end of nomadism thanks to outskirts house and family environment. Loves always tragically end. Although the tree fictions are actually love's stories, these loves have no future, the idea of happiness being from the start impossible. This is indeed a feminine malediction only beaten at the end of the third fiction. The third part "Writing on people's women" (chap. 9 to 13) describes a writing issued from these women and exact image of them. Narration and history are always intricate, the characters live differently the history, which in any case is always a bad mother, an element of fatality. Then the thesis describes a style : negation of lyricism and autobiography, creative liberty avoiding the obsession of feminine body, of psychoanalysis, of the hyper-individualistic ego and the pseudo popular language. It concludes to the pertinence of this portrait.
Abstract FR:
Cette thèse porte sur la représentation des femmes du peuple dans les romans de Claire Etcherelli en relation avec le roman "populaire", "ouvrier" et "féminin" de la fin du XIXe siècle et durant le XXe siècle. Après une introduction qui ébauche la problématique de la femme et des femmes du peuple, la 1e partie "Des enfances à l'affrontement à la ville" (ch. 1 à 3), décrit des enfances solitaires, des images d'espaces, avec quelques visions de couples infernaux. Les adolescences parlent de l'épreuve du corps, des seules figures masculines, celles du père accablé de fatigue et du grand frère qui est le monde. La sortie des adolescences se fait vers les chambres et les banlieues : chambres anonymes, âprement discutées, propices aux fantasmes, banlieues, vastes espaces mobiles et gris. La ville est une terrible initiation pour la jeune femme, lui révélant sa déchirure intérieure. La 2e partie "La vraie vie n'est pas ici" (ch. 4 à 8) aborde la première servitude des villes : le travail à la chaine, son temps divisé, son effet anesthésiant. L'auteur décrit aussi la division des travailleurs, leurs racismes masqués dans le roman ouvrier traditionnel. Il n'y a donc pas lyrisme du travail ou de la solidarité ouvrière, le travail est une malédiction. Le travail féminin l'est plus encore. Sans formation, les femmes sont réduites aux métiers non qualifiés, précaires et non valorisants. Il leur reste "une culture du pauvre" limitée aux cafés et aux journaux, avec la revanche du rêve, rêve du temps libre, de la fin de l'errance par un pavillon de banlieue et un espace familial. Les amours finissent toujours mal. Même si les trois romans sont des histoires d'amour sans bonheur, l'idée du bonheur est d'avance vaincue. Il s'agit d'une chaine du malheur féminin qui ne sera rompue qu'à la fin du 3e roman. La 3e partie "L'écriture des femmes du peuple" (ch. 9 à 13) décrit une écriture née de ces femmes et qui leur est image fidèle. Récit et histoire sont toujours imbriqués. Les personnages vivent différemment l'histoire mais elle est toujours une marâtre, un élément de la fatalité. Puis la thèse décrit un style : refus du lyrisme et de l'autobiographie, liberté créatrice qui élude l'obsession du corps féminin, la psychanalyse, le "je" hyper-individualiste et le faux langage populaire et conclut à la pertinence de cette représentation de la femme du peuple