Dépressions de voyage : réécritures de l'Ailleurs, de Michaux à Chevillard
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
"Depressions of Travel : Rewriting the Elsewhere, from Michaux to Chevillard" is a literary analysis of the “fin des voyages” (Lévi-Strauss, 1955), a phrase taken here to describe an impasse affecting travel writing. In the modern age, the genre has become increasingly aware of its incapacity to render the Elsewhere. Reading Freud and Sartre, Chapter I frames the problem in terms of a crisis of the narrative function. The second chapter declines the specular character of the exotic impasse, in writings by Sartre and Jean-Philippe Toussaint. Chapter III reflects on fictional world tours (Verne, Perec, Rolin) that expose the phantasms and paradoxes of a modern “pensée du monde”. Chapter IV rethinks translation as a constitutive and problematic modality of the travel genre, in novels by Toussaint and Vassilis Alexakis. Via Montaigne, Lévi-Strauss and Derrida, the following chapter describes the subversive function of the animal in travel narratives by Michaux and Éric Chevillard. The final chapter reflects, through works by Perec and Nicolas Bouvier, on sites of discontinuity that disrupt the spatial imaginary.
Abstract FR:
« Dépressions de Voyage : Réécritures de l’Ailleurs, de Michaux à Chevillard » est une analyse littéraire de la “fin des voyages” (Lévi-Strauss, 1955), formule comprise comme désignant une impasse affectant l’écriture du voyage. À l’âge moderne, le récit en est venu à douter de sa capacité de décrire l’Ailleurs. Lisant Freud et Sartre, le premier chapitre formule le problème en termes d’une crise de la fonction narrative. Le chapitre II, portant sur des écrits de Sartre et Jean-Philippe Toussaint, décrit le caractère essentiellement spéculaire de l’impasse exotique. Le chapitre III décline, dans des “voyages absolus” (Verne, Perec, Rolin), les fantasmes et paradoxes d’une “pensée du monde”. Le chapitre IV repense la traduction comme modalité constitutive et problématique de l’écriture de l’Ailleurs, à travers quelques romans de Toussaint et Vassilis Alexakis. Inspiré de Montaigne, Lévi-Strauss et Derrida, le chapitre V analyse la fonction subversive de l’animal dans l’épistémologie du voyage, selon Michaux et Éric Chevillard. Le dernier chapitre délimite, dans les œuvres de Perec et Nicolas Bouvier, des lieux de discontinuité qui minent l’imaginaire spatial.