La quête d'Henri Michaux
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Fifty years after Rimbaud, Michaud resumed the hitherto fruitless attempt to bring about the transmutation of the being and nature. He experienced severe difficulties in affirming his personality owing to psychological problems: the findings of Jung make it possible to identify these. His quest is fundamentally flawed: he denies the notion that one's own personality and faculties evolve; he sees these as a succession of psychological then energetic and subsequently brain-arranged mechanisms which have to be broken in order for him to change. To bring this about, he had recourse successively to original stylistic and pictorial methods - the latter reflecting techniques of modern painting dating from the immediate post-war years. Having unceasingly experienced altering phases of anger or despair or confusion, he could achieve no- thing. At the same time, he read extensively among the holy scriptures of India; some of his findings led him to conduct experiments on himself- either under normal conditions or, in the second part of his life, under psychedelic drugs. Thus he verified the conclusions on which are based the trainings of initiation in various beliefs, traditions and philosophies: at the first level, the reality of man's internal self and intuitive knowledge; at a superior level, the reality of a wider and deeper internal structure of which the master is a cosmic self. He proved that these realities are always present in every human being, hence the importance of his pioneering work in this fields. He leaves behind him books and pictures wherein are shown the workings of his inner life yet no apparent meaning can be discerned; poetry and portraits testify to the drama of one who has failed; superb texts celebrate the states of mind and soul that he experienced only for them to fade away.
Abstract FR:
Cinquante ans après Rimbaud, Michaux reprend l'entreprise de transmutation de l'être et de la nature qui avait été manquée. Il est victime de graves difficultés au plan de l'affirmation de sa personnalité que les découvertes de Jung permettent de préciser. Sa quête présente une erreur de base : il refuse la notion que la personnalité et les facultés de chacun évoluent, n'y voit qu'une suite de mécanismes psychologiques puis énergétiques enfin cérébraux qu'il lui faut briser afin de changer. Il utilise successivement pour cela des procédés stylistiques originaux puis des procédés picturaux s'apparentant aux techniques de la peinture moderne dans l'immédiat après-guerre. Expérimentant sans cesser des phases ou alternent en lui la colère ou le désespoir ou la confusion, il ne parvient jamais à se transformer. Parallèlement il lit assidument les textes sacres de l'inde ; il y trouve des pratiques qu'il s'applique dans la condition normale ou sous prises de drogues psychédéliques dans la seconde partie de sa vie. Il vérifie alors les affirmations sur quoi sont fondées les voies relevant de l'initiation dans les grandes traditions religieuses de l'humanité : à un tout premier niveau la réalité d'un soi intérieur en l'homme et d'une connaissance immédiate ; à un niveau supérieur la réalité d'une autre structure à la fois plus vaste et bien plus profonde dont le souverain est un soi cosmique ; il prouve que ces réalités sont toujours présentes en chaque être humain, de cela découle l'importance de son travail exploratoire en ce champ. Il laisse des livres et des tableaux ou se manifeste le fonctionnement de sa vie interne, des poèmes et des portraits traduisant le drame de celui qui a échoué, de splendides textes chantant les états qu'il a touchés et qui se sont effacés.