Maîtrise du devenir, médiation et permanence de la création dans "A la recherche du temps perdu" de Marcel Proust (1871-1922)
Institution:
Université Marc Bloch (Strasbourg) (1971-2008)Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Reading À la recherche du temps perdu under the spell of the idea of mastery leads us to study the gestures, the speeches and novelistic situations which revive an ideal of self-mastery and government of others. In so far as society is concerned, the idea of mastery is akin to the orchestration of violence ; nevertheless, the survival of a utopian paradigm safeguards pacified enclaves where the imperative of creation allies itself to the necessity to transmit knowledge in an ideal of transparency. The hypothesis of unending mediation orientates one’s attention towards the “bachelors of art” − “les célibataires de l’art” − who, paradoxically, owing to their dissonances and differences, show to what extent the permanency of creation is reflected through their perception of the corpus, and even by its incarnation in their way of being. Does their singularity echo the dissidence of Proust’s aesthetics?
Abstract FR:
Placer À la recherche du temps perdu sous le signe de la maîtrise, c’est étudier les gestes, les discours et situations romanesques qui renouent avec un idéal de seigneurie de soi et de gouvernement d’autrui. Si sur le versant mondain, l’idée de la maîtrise voisine avec l’instrumentalisation de la violence ; néanmoins, la survivance d’un paradigme utopique protège et sauvegarde des « aires pacifiées », où l’impératif de la création s’allie à la nécessité de la transmission des savoirs dans un rêve de transparence. L’hypothèse de la médiation permanente oriente alors le regard vers les « célibataires de l’art » qui, paradoxalement, sur fond des dissonances et souvent dans l’écart, montrent à quel point la permanence de la création passe aussi à travers leur perception du corpus, voire par son incarnation dans leur façon d’être. Leur singularité entre-t-elle alors en résonance avec la dissidence de l’esthétique proustienne ?