Abstract FR:

On se propose d'etudier les relations entre l'ecriture romanesque et la science dans les romans d'emile zola, de 1886 a 1902. On observe tout d'abord l'ecart entre ces deux domaines reputes etrangers l'un a l'autre, et la facon dont zola se situe au sein de cette problematique. On constate que le discours de la physiologie est premier, mais que la relation de zola a la science etant en evolution,la vision romanesque s'elargira, conformement au positivisme regnant, passant de l'etude du corps a celle de la societe. C'est alors l'occasion de proceder a un etat des lieux, pour reperer les positivites dominantes, avec une visee epistemologique : le concept d'irreversibilite, ainsi que le vitalisme apparaissent comme pregnants dans la conception de zola. Apres avoir trace une histoire de la formation du theme de la science dans la pensee zolienne, on s'arrete plus longuement sur trois apports fondamentaux: celui de la pensee critique de taine, celui de la methode experimentale de claude bernard, celui de la these hereditaire qui forme l'armature des rougon-macquart. L'oeuvre apparait comme un roman fondamental, parce qu'il parait a un moment ou le naturalisme est en peril : le roman est exemplaire parce que la necessite de la science y est affirmee, comme arme face aux degenerescences aussi bien physiologiques que sociales. Tout au long des romans suivants, on suit l'utilisation des discours de la science par zola, en mettant en valeur l'emergence du theme de la regeneration, et les solutions evoquees par zola pour vaincre les degenerescences. Le vitalisme de zola s'affirme deplus en plus, jusqu'au docteur pascal qui l'associe, en theorie, au caractere redempteur de la science. Dans la serie des trois villes, nous etudions les processus de liberation de l'individu, puis dans le temps de l'utopie des quatre evangiles, les solutions apportees, a travers une histoire experimentale, effet du "scientisme romantique" de l'auteur.