thesis

Octave Mirbeau, une critique du cœur

Defense date:

Jan. 1, 1999

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

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Abstract FR:

Mirbeau, dès 1874, signe des chroniques esthétiques, mais si sa haine pour les peintres officiels s'affirme d'emblée, son admiration pour les grands maitres de son époque est plus longue à se dessiner. Vendu tout d'abord à la presse bonapartiste, il faut attendre 1884 pour voir sa véritable entrée dans la critique. A partir de cette date, il change radicalement de cap. Fini le temps de la honte et des pseudonymes, c'est une ère nouvelle qui commence, celle de la lutte. Qu'il soit politique, social ou artistique, le combat qu'il livre sera désormais toujours le même, celui pour la justice et la vérité. Embrassant les idées anarchistes, il entame une croisade en faveur de tous les artistes incompris ou méprisés. Dès ses premières chroniques dans La France, il définit clairement son programme esthétique : déboulonner les gloires factices et promouvoir les artistes novateurs. A cette époque il est vrai, beaucoup s'adonnent à la critique d'art, mais Mirbeau a une façon toute particulière d'envisager la critique. De la même manière qu'il désapprouve la conception littéraire dont se réclament bon nombre d'écrivains, il condamne la conception scientifique défendue par les professeurs des beaux-arts; il va donc forger sa propre critique, celle du cœur. Véritable passion, la peinture comble ses espérances d'écrivain désabusé en « donnant plus que la plume » et lui permet de se racheter de ses compromissions passées. Enflammé, parfois injuste, il se fait une conception idéale de l'artiste; il doit puiser son inspiration dans la nature et ne jamais s'écarter de la vie. Au nom de ces principes il condamne avec une ironie mordante l'académisme et la « peinture de l'âme » et encense l'impressionnisme. Journaliste phare, bretteur de talent, chantre de Monet, découvreur de Gauguin et de van Gogh, après s'être imposé comme le fourrier de la peinture moderne, il finit par déserter les avant-postes. A la fin de sa vie, il assiste à la consécration des artistes qu'il a toujours défendus.