La fondation des mythes nationaux et la notion de sublime : 1701-1791
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In the age of Enlightenment, Académie française sets up a linguistic politics in order to ‘purify' the French language consulting the language of works published by French classical authors. “Racine is sublime. ” That reiterated praise reflects a nationalist intent to found national myths. This Académie's politic owes much to rhetoric education in college, which consecrates these works in the name of sublime. In the treatises of rhetoric, always consulting Longinus's On the Sublime translated by Boileau, the notion of sublime separates from the theological connotation. Under the influence of English aesthetic tradition, the notion become strangely close to libertine aesthetic that links with a taste of the cruel sight.
Abstract FR:
À l'âge des Lumières, l'Académie française met en place une politique linguistique visant à " purifier " la langue française en se référant à la langue des œuvres publiées au cours de l'âge classique. " Racine est sublime. " Cet éloge exprimé de manière réitérée reflète une intention nationaliste visant la fondation des mythes nationaux. Cette politique de l'Académie doit beaucoup à l'enseignement rhétorique, la dernière année du collège, qui se charge de consacrer ces œuvres au nom du sublime. Dans les traités de rhétorique de notre période, en se référant toujours au Traité du sublime de Longin traduit par Boileau, la notion de sublime s'écarte progressivement de la connotation théologique pour se séculariser. Sous l'influence de la tradition esthétique outre-manche, elle s'apparente singulièrement à l'esthétique du libertin ayant désormais un lien avec le goût pour la cruauté.