La négation en français : syntaxe, sémantique et éléments de comparaison avec les autres langues romanes
Institution:
Paris 7Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Negation may be defined in relation to assertion, as a rejection of a pragmatic presupposition. This basic value is accompanied by a derived value allowing for information transmission : descriptive negation. Operators of syntactic negation can be used with metalinguistic paraphrases (using the 'support-verbs' of assertion) as well as with surface operators. Negation is also expressed by operators adapted to their lexical context (morphological negations); inversely, the context may adapt in function of the negation (negative polarity). The choice of ne pas vs. Non corresponds respectively to a negation containing a verb among its arguments and to a negation incorporating its 'support verb', which explains the wide application range of non. Uses of ne without pas result either from the negative association codified in the 17th century, or from survivals of the former system. The negative association (combination of a negation and a dependent operator) highlights the phenomenon of non localised negation characterising the romance languages, with absence of morphological incorporation of negation in negative words. It is indicated in french by the absence of pas and the simultaneous use of ne in written french. Negative expletives can be seen in this framework as negations associated with a dominant-scope context equivalent to a positive item with a dependent negation, hence the characterisation of these constructions as inverse negative associations. The last chapters deal with modifications of determiners in negative sentences, and with the semantics of negative questions.
Abstract FR:
La négation est définie par rapport à l'assertion, comme le rejet d'un présupposé pragmatique. Cette valeur fondamentale s'accompagne d'une valeur dérivée permettant la saisie d'informations: c'est la négation descriptive. Les operateurs de la négation syntaxique sont utilisables aussi bien avec les paraphrases métalinguistiques (avec les verbes-supports de l'assertion) qu'avec les operateurs de surface. La négation est encore exprimée par des opérateurs adaptés aux contextes (négations morphologiques); à l'inverse, le contexte peut s'adapter à la négation (polarité négative). La combinatoire ne pas vs. Non correspond respectivement à la négation ayant un verbe dans ses actants, et à la négation ayant incorporé son verbe-support, ce qui permet d'expliquer la gamme d'emplois de non. Les emplois de ne sans pas résultent soit de l'association négative, codifiée au dix-septième siècle, soit de survivances du système ancien. L'association négative (combinaison d'une négation et d'un opérateur dépendant) met en évidence le phénomène de non localisation de la négation, qui caractérise les langues romanes, avec cumul et absence de l'incorporation morphologique typique des langues germaniques. Elle est signalée en français par l'absence de pas et la présence de ne à l'écrit. Les négations explétives sont vues dans ce cadre comme des négations associées à un contexte de portée dominante équivalant à un terme positif avec une négation dépendante: d'où la caractérisation de ces constructions comme des associations négatives inverses. Les derniers chapitres examinent les modifications de déterminant en phrase négative, et la sémantique des questions négatives.